Lutte contre la corruption : pauvre Luzolo, cette fois-ci  serait-elle la bonne ?

Le conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, de blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, Luzolo Bambi, a transmis le 04 aout dernier au Procureur général de la république des dossiers judicaires. Ils sont quatorze impliquant des cas de malversations financières, de détournements des deniers publics, de corruption et de fraude fiscale et douanière dont la perte est estimée à plusieurs millions de dollars américains au détriment trésor public. Bien que leurs noms ne soient pas explicitement cités dans cette correspondance qui est d’ailleurs confidentielle, sont mis au banc des accusés les hauts fonctionnaires de l’Etat, les mandataires publics, les hommes d’affaires nationaux et étrangers, les responsables des banques commerciales ainsi que de la Banque centrale du Congo.

Pour montrer le caractère gravissime des accusations Luzolo Bambi fait appel au sens élevé du patriotisme et de justice dans le chef du Procureur général de la République pour, écrit-il, aider le chef de l’Etat à combattre la fraude fiscale et douanière, la fuite des capitaux et le non rapatriement des devises, la spoliation des immeubles de l’Etat ainsi que le détournement des deniers publics.

Si le travail de Jeannine Mabunda, sa collègue en charge de lutte contre les violences sexuelles, semble être aisé dans son accomplissement, celui de Luzolo connait beaucoup d’entorses. Depuis sa nomination, l’ancien ministre de la justice a du mal à voir ses actions loger à Makala les « kuluna en cravate », comme aime-t-il les appeler. Plusieurs pesanteurs ont anéanti et anéantissent toujours ses efforts. Le cas de Minocongo et tout récemment celui de Constantin Mbengele, ex-ADG de Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI) sont illustratifs. Les responsables de Minocongo auraient bénéficié de la protection du procureur général de la République lui-même et aucune action judiciaire n’avait été déclenchée contre eux malgré les graves accusations d’évasion fiscale et de fraude. S’agissant de Constant Mbengele accusé de malversations financière, lorsque Les inspecteurs de Luzolo ont tenté de l’arrêter à son bureau, on a vu débarquer les gardes républicains pour le protéger et empêcher cette arrestation. Le spectacle était désolant sur l’avenue Lukusa. Ces militaires auraient été envoyés par l’un des frères du président de la République à qui Constantin Mbengele ferait allégeance avec des « dimes ».

Parmi les dénonciations de Luzolo Bambi, il y a aussi le coulage des recettes de l’Etat qui faisaient perdre, du temps du premier ministre Matata Ponyo, au moins quinze milliards de dollars américains. Rien n’a été fait pour démasquer le réseau maffieux et juguler ce coulage, mais par contre c’est l’ancien premier ministre lui-même qui s’était mis au devant pour saper le Conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, de blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Avec toutes les entraves qu’ont subies ses précédentes actions, plus d’un observateur se demande quels effets produiront les quatorze nouveaux dossiers ? Des sources de la Présidence de la République, scooprdc.net apprend que Joseph Kabila est décidé cette fois-ci de mettre fin à la recréation. Il va surprendre ceux qui lui reprochent l’impunité. La prison centrale de Makala pourra dans les tout prochains jours loger certains bulldozers de la Majorité présidentielle incriminés par Luzolo Bambi. Mais les « Saint Thomas » n’y croient pas encore. Ils attendent fermement voir le président Joseph Kabila valoriser son conseiller spécial dans le travail lui confié.

Agnalo Agnade

  • Bendélé Ekweya té

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