Economie : Ce que pense le député Auguy Kalonji du projet « chinchards » de Jean-Marie Kalumba et inquiétude de Jean-Paul Nemoyato sur sa triche !

Bien une semaine avant sa déchéance intervenue ce mercredi 30 mars 2022, le désormais ex-ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba, a fait publier un communiqué qui annonçait la reconduction par la Namibie du quota de pêche des chinchards en faveur de la RDC. Ce contrat, selon le document exploité par Scooprdc.net, court du 7 mars 2022 au 31 décembre prochain.

Pensant ainsi se dédouaner et calmer l’ardeur des députés nationaux qui l’avaient déjà mis dans leur viseur, Jean-Marie Kalumba s’était par contre attiré beaucoup de critiques. Parmi ses « pourfendeurs », Auguy Kalonji, le jeune député national de la Tshangu, l’adulé de « Terre jaune ». Sans ambages, pour lui, il y a un problème sérieux de planification dans ce projet tant vanté des chinchards.

« Le ministre se réjouit de 27.000 tonnes qu’il pourra ramener. Je me pose la question si tout est prêt à Matadi pour recevoir le bateau de 27.000 tonnes ou encore il va procéder avec 1000 tonnes tel qu’il l’a fait l’autre fois.  Est-ce que Matadi a la capacité de recevoir ce bateau, conserver ces poissons ? Est-ce que la chaîne de distribution est déjà prête pour acheminer tout ça à Kinshasa ? Nous nous demandons aussi comment ça se passerait si jamais ça arrivait à Kinshasa car Kinshasa a un besoin de 12.000 tonnes le mois, alors que l’année le ministre se réjouit de 27.000 tonnes et je nous rappelle que la RDC n’est pas seulement Kinshasa, mais restons à Kinshasa… le ministre va-t-il recourir vers les mêmes Indiens et Libanais qu’il accuse aujourd’hui d’avoir alimenté la motion pour faire la distribution ou pour stocker ? Ou carrément il devrait nous montrer les chambres froides et les véhicules de distribution que l’état possède à ce jour », se questionne Auguy Kalonji.

Et à lui d’enchainer : « Enfin, nous aimerions que le ministre publie aussi le contrat signé pour l’obtention du bateau de pêche tel qu’il a publié le contrat renouvelé parce que nous savons que si ce contrat n’a pas pu être respecté l’année passée c’est à cause du bateau de pêche. Que le ministre démontre, qu’il publie aussi ce contrat et les documents qui enregistrent ce bateau au ministre de pêche et élevage de la Namibie parce que le bateau doit répondre aux normes de la Namibie, nous savons comment ça se passe. D’où je profite pour dire au peuple congolais d’autres provinces hors de Kinshasa qu’ils doivent mettre dans leurs têtes que la RDC s’appelle désormais KINSHASA selon le ministre de l’Economie parce que quand Kinshasa a un besoin tel que je l’ai dit de 12.000 tonnes le mois, nous allons nous réjouir de 27.000 tonnes qui représentent pratiquement 2 mois sur Kinshasa. Qu’allons-nous dire des autres provinces ? Qu’allons-nous dire du Kongo central la porte par laquelle ces poissons entreront ? Donc nous concluons qu’il y a eu un sérieux problème de planification et que le ministre devrait arrêter de nous distraire ». 

Sans savoir le sort qui allait exactement être réservé à Jean-Marie Kalumba, le député Auguy Kalonji tranchait déjà : « Il est temps que nous renforcions notre ministère de pêche et élevage pour profiter de nos eaux localement et qu’on ait nos bateaux de pêche question d’évoluer. Avec l’argent dépensé c’est possible d’en avoir deux ou trois afin de booster la pêche chez nous ».

Inquiétude de Jean-Paul Nemoyato

Il était ministre de l’Economie nationale sous Matata I. En 2013, ce, sous son règne, le Ministère de l’Economie avait piloté l’audit des structures des prix des denrées de consommation de masse, notamment les produits surgelés. Cette étude a été menée par le consultant Menaa Finance recruté par appel d’offre internationale. De mémoire de l’ancien ministre, le consultant avait conclu qu’en RDC les prix des denrées alimentaires coûtent cher à cause des 3 faits ci-après : primo, cumul des marges bénéficiaires du fait que certaines entreprises sont à la fois importateurs, transporteurs, grossistes,  distributeurs et détaillants. Donc il y a là un problème de marge bénéficiaire,  du reste prohibé par la législation économique congolaise ; secundo, il y a le phénomène de manipulation des prix FOB et CIF par les opérateurs économiques ; et tertio, la divergence des statistiques d’importation entre l’OCC, la DGDA et l’OGEFREM.

Lors de sa défense, ce mercredi 30 mars 2022 devant les députés nationaux, Jean-Marie Kalumba a évoqué tous ces éléments et s’est approprié de tous ces efforts sur son compte sans citer le ministre Nemoyato qui avait conduit cette étude. « C’est de la triche », regrette un proche de ce dernier qui fait part de son inquiétude à Scooprdc.net.

  • Bendélé Ekweya té

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