Augmentation du prix du pain : fessée des revendeuses à Pain d’Or !

La décision du ministre d’Etat de l’Economie de maintenir les anciens prix des pains, souffre encore d’exécution, malgré l’interpellation du Patron de la Boulangerie Pain Victoire. Joseph Kapika a encore du pain sur la planche à se faire respecter. Ce matin de ce samedi 31 mars, les mamans revendeuses de la commune de Bandalungwa ont constaté que seul le pain baquette de Pain Victoire est revenu à 200FC, mais celui abusivement  appelé « carré » reste maintenu à 400FC alors qu’il coûtait 300FC. Quant à la Boulangerie Pain d’Or située à Limete, elle n’a pas baissé les prix de ses produits. Chapeau bas aux mamans revendeuses des pains de Bandalungwa qui, unanimement, ont refusé catégoriquement d’acheter les pains d’Or, obligeant ainsi le chauffeur et son convoyeur (gérant) de retourner avec leur cargaison, tout un camion. « Mundele na bino akende alia ye moko mapa na ye », entendez : « que votre Blanc aille manger seul ses pains », ont-elles nargué les agents de Pain d’Or.  Mais jusqu’où ira ce bras de fer sur les prix des pains ?

Il est vrai que tout vrai kinois est loin de s’en passer. Les familles les plus démunies ou moins nanties se contentent des pains ordinaires moins coûteux que leur fabriquent UPAK, Pain Victoire, Pain d’Or et autres petites boulangeries de la cité. Les familles nanties achètent elles, les pains dans les supermarchés au prix cinq fois, voire dix fois plus élevé que le pain de la cité. Peu importe, le pain à Kinshasa figure parmi les premiers aliments de base. Est-ce une raison pour les boulangers d’en augmenter les prix comme bon leur semble ? Ils se réveillent un matin sans informer ni discuter avec l’autorité économique, moins encore sans préalablement avertir leurs partenaires que sont les revendeuses, ils augmentent les prix de leurs produits de 50%. Dans aucun pays sérieux, les opérateurs étrangers ne peuvent nullement se comporter de la sorte. En désobéissant à l’ordre du ministre d’Etat en charge de l’Economie, ces expatriés souvent protégés par certains officiels congolais qui reçoivent des pots de vin consistants, lui démontrent qu’ils sont sous des parapluies solides inébranlables par son autorité.

On peut bien banaliser le fait que le prix du pain soit parti de 200 à 300FC, car les 100FC ne représentent visiblement pas un fort pouvoir d’achat, mais économiquement ça représente 50% d’ajustement. C’est qui est un crime économique. Ni les produits pétroliers, ni les produits brassicoles, moins encore les vivres frais aussi bien consommés que les pains, n’ont jamais atteint ce seuil d’augmentation.  Si l’autorité du ministre d’Etat en charge de l’Economie est foulée au pied par les boulangers expatriés protégés par des généraux et autres hommes forts de la Présidence de la République, seule la résistance des mamans revendeuses peut fléchir ces véreux boulangers en continuant à bouder leurs produits comme elles l’ont fait ce samedi 31 mars à Bandalungwa. Sinon, ils domineront ainsi les Kinois et imposeront leur loi. Alors ces derniers ne seront qu’un troupeau des moutons à dompter. Triste comportement.

Gino Lungabu. 

  • Bendélé Ekweya té

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