Assemblée Nationale : motion de défiance contre Aubin Minaku, œuvre de la Majorité endossée par l’Opposition

Depuis quelques jours, tous les états-majors de la Majorité présidentielle comme ceux de l’opposition sont en alerte maximale pour tenter de profiter de l’éviction éventuelle du speaker de la Chambre basse du parlement aux fins de provoquer une véritable révolution politique. D’abord au sein même de la Majorité présidentielle (MP), certaines indiscrétions indiquent que la famille se fragmenterait au jour le jour étant donné que seuls quelques-uns conduisent effectivement la machine du pouvoir Kabila. Des sérieuses critiques seraient parvenues au Président de la république et autorité morale de la MP pour déplorer des comportements révisionnistes dans le chef de certains caciques du régime Kabila.

L’éjection de Minaku peut-elle aider Kabila à rebâtir son système politique ?

D’après certains notables politiques proches du pouvoir, la nomination d’Henri Mova, ancien ambassadeur de la RDC en Belgique comme secrétaire général du PPRD en remplacement du tout-puissant Evariste Boshab, suscitait un peu d’espoirs. Mais  ses initiatives budgétivores telles que les cafés politiques ou encore les meetings populaires improvisés à chaque circonstance approchant les événements politiques au pays ne sont forcément pas bien perçus dans la grande famille MP. Le tout, sur fond d’une absence caractérisée de tout débat politique. Ainsi, frustration et déceptions s’invitent au climat de méfiance qui y règne. Des blocs politiques se forment selon les accointances politiques, les intérêts et même les sentiments tribalo-régionalistes. Aucune pratique démocratique n’étant pas autorisée au sein de la MP, certains de ses membres recourent auprès de l’opposition pour faire passer certaines actions, telle la motion en gestation contre le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. D’autres en voient une opportunité de chantage pour soutirer du pognon à Aubin Minaku, étant donné que la corruption des députés nationaux s’est érigée en mode pratique de la MP pour casser les motions de tout genre dirigées contre ses membres.

Joseph Kabila en fin stratège endossera-t-il un départ brutal de Minaku? Tous les salons politiques se le chuchotent. Les uns pensent que le chef devrait en profiter pour se défaire d’un groupe devenu encombrant pour redorer le blason terni de son image et de son régime. D’autres expriment des craintes de voir le régime payer le prix d’un tel sacrifice politique.

La motion en gestation du député national Toussaint Alonga serait une aubaine si et seulement si les différents courants de l’opposition pouvaient marcher ensemble. C’est pourtant la seule condition pour parvenir à se débarrasser d’Aubin Minaku devenu de moins en moins désirable dans son propre camp. Mais avec les tshisekedistes divisés (aile Félix, le fils biologique de feu Étienne Tshisekedi ; les tshibalistes, qui s’alignent derrière l’actuel premier ministre Bruno Tshibala ; les katumbistes à la solde de l’ancien gouverneur du Katanga ; les combattants de Valentin Mubake, cet éternel conseiller politique de Étienne Tshisekedi ; les badibanguistes, s’ils existent encore après le limogeage de Samy Badibanga), il parait difficile d’arriver à  un véritable rassemblement qui rassemble réellement toute l’opposition à l’Assemblée nationale.

Deki

 

 

  • Bendélé Ekweya té

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