Dossier CREC-7 au Kasaï central : une patate chaude dans les mains du gouverneur Kabuya

Dans sa brutalité légendaire lui reconnue, le gouverneur du Kasaï central a, non seulement fait séquestrer les employés chinois de l’entreprise de construction CREC-7 jusqu’à les expulser de sa province, mais a aussi fait stopper tous les travaux exécutés par celle-ci en lui ravissant même la gestion du péage sur la route Kalamba Mbuji.

Sans visiblement lire les actes d’engagements, d’une part entre cette société chinoise avec l’Etat congolais, et d’autre part avec la province du Kasaï central, Martin Kabuya a, par son propre chef rompu le contrat d’une façon cavalière et caporaliste avec comme raison que sa province perdrait énormément et serait flouée. Mais sa vraie motivation comme cela se démontre déjà, était de faire venir en RDC, une entreprise des commissionnaires  en Angola pour bien tirer des dividendes au détriment de la population.

Et pour soutenir sa thèse, Martin Kabuya va dénier à CREC-7/RDC son affiliation avec la maison mère en Chine et n’hésite de déclarer à qui veut l’entendre que CREC-7/RDC n’a rien fait dans sa province et la société n’est qu’une nébuleuse constituée par des ‘’mafiosi’’ congolais de l’ancien régime. De sa bouche, sont sortis les noms de Moïse Ekanga et Néhémie Mwilanya, respectivement ancien financier et ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila.

Les deux, raconte-t-il à ses proches, lui auraient téléphoné lorsqu’il a expulsé les employés Chinois accusés de séjour irrégulier au Kasaï central et stoppé les travaux de construction pour lui dire qu’il touchait aux intérêts du chef. « Le chef a mon numéro, qu’il m’appelle lui-même », dirait-il avoir répondu à ces deux collaborateurs de Joseph Kabila qui l’auraient appelé séparément. « Le chef ne m’a jamais appelé jusqu’aujourd’hui, je conclus que GREC 7/RDC est une affaire privée de Moïse Ekanga et Néhémie Mwilanya pour saigner les provinces, notamment la nôtre dont la quote-part du péage est versé dans un compte obscur qui échappait à notre gestion», laisserait entendre Martin Kabuya pour justifier son acte mal posé aux conséquences néfastes et qui commence à être une patate chaude entre ses mains, du fait que tous les travaux, même ceux dans le cadre du programme de 100 jours du chef de l’Etat, notamment la réhabilitation de la route Kananga-Munkamba, sont arrêtés et que tous les matériaux et matériels roulants achetés sont abandonnés dans les chantiers.

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Version des faits de CREC-7

A la Direction générale de CREC-7 où Scooprdc.net est allé vérifier les faits, on s’étonne d’abord que le gouverneur Kabuya récuse les visas de séjour des employés chinois dans sa province alors que c’est le même visa qu’ont tous les autres employés chinois de CREC-7 dans les autres 25 provinces du pays. « C’est inexplicable parce qu’arrivés à Kinshasa, les Chinois expulsés ont été reconnus en séjour régulier par la DGM ; à moins que le Kasaï central soit un Etat dans un Etat », déclare un haut responsable de CREC-7 au média en ligne.

Aussi, s’étonne-t-on à la Direction Générale de CREC-7 que le gouverneur Kabuya dise que celle-ci n’a rien fait dans la province du Kasaï central alors que la route qui le mène à Kalamba Mbuji pour aller en Angola et qui désenclave sa province, en lui donnant une ouverture sur l’océan Atlantique, est non seulement un ouvrage mais aussi une création de CREC-7 que celle-ci a financé avec son propre argent qu’elle est en train de récupérer par le système de péage.

« Comment peut-il dire que nous n’avons rien fait alors que plusieurs réalisations citées dans le rapport d’évaluation du programme de 100 jours du président de la République sont les nôtres ! »,  s’étonne un haut cadre de CREC-7 qui, sans se vanter des réalisations en dix ans d’existence de son entreprise au Congo sous Joseph Kabila, notamment dans le cadre de ‘’cinq chantiers de la République’’ et ‘’Révolution de la modernité’’ pour lesquelles l’Etat congolais lui doit encore quelques millions USD, confirme que son entreprise s’est investie pour soutenir le programme du président Félix Tshisekedi.

En ce concerne par exemple le Kasaï central, la route Kananga-Munkamba serait totalement réhabilitée n’eût été les complications et les embrouilles de Martin Kabuya. Néanmoins, du côté Kasaï oriental en ce qui concerne cette route nationale n° 1, CREC-7 a supprimé des bourbiers et réhabilité le pont Lukula au PK 12600 de la route Kabeya Kamuanga – Mupompa. Sur le tronçon Mbuji-Mayi – Lac Munkamba, long de 93Km, le temps de parcours qui était d’une semaine pour les poids lourds est réduit à 10 heures. Tout ceci parce que les points chauds dénommés 40 jours et 80 jours ont été supprimés. Celui dénommé 35Km de la mort a été rebaptisé 35Km de la vie.

Pas d’ombre de Moïse Ekanga ni de Néhémie Mwilanya dans l’actionnariat de CREC-7

Le manque de connaissance des textes de statuts de CREC-7 et des contrats qui lient cette entreprise à l’Etat congolais serait la cause de la dérive du gouverneur du Kasaï central qui, par ignorance du Droit OHADA, dénie l’appartenance de CREC-7/RDC à la maison mère CREC de la Chine. Pourtant, à côté de lui, son vice-gouverneur Ambroise Kamukuni, avait assisté lors de la signature des contrats à l’époque, comme avocat de la République et de la province.  Pourquoi Martin Kabuya ne l’a-t-il pas consulté ?

« CREC-7/RDC est une branche de CREC-7 de la Chine. Nous nous sommes juste conformés au droit OHADA pour être une société du droit congolais en vue de bénéficier des marchés locaux », confie le haut responsable de CREC7 interlocuteur de Scooprdc.net qui déclare : « ça serait vraiment une aberration s’il est vrai que le gouverneur Martin Kabuya a cité les noms de Moïse Ekanga et Néhémie Mwilanya comme actionnaires dans CREC-7 jusqu’à estimer que nous sommes une nébuleuse ». 

Félix Tshisekedi interpellé

Le projet tel que conçu pour la route Kananga – Kalamba Mbuji – Angola est en péril du fait son asphaltage risque de devenir impossible avec les complications du gouverneur Kabuya. Pourtant, cette route qui ouvre la province vers l’océan Atlantique est d’une importance économique capitale.

Le président Félix Tshisekedi devrait savoir que derrière le gouverneur Kabuya se cacheraient des mains noires de certains membres influents de son cabinet. Ces derniers qui tiennent à s’accaparer de la gestion de péage sur la route Kalamba Mbuji pour leurs intérêts personnels alors que les recettes de ce péage sont destinées au financement des travaux programmés d’asphaltage et construction du pont, seraient impliqués dans la ponction des fonds décaissés dans le cadre de son programme de 100 jours.

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Sur 4,5 millions que l’Office de Route devait verser dans le compte de CREC-7 pour la réhabilitation du tronçon Kananga – Lac Munkamba et la route Kalamba Mbuji, rien que 2, 25 millions ont été  réceptionnés par cette entreprise. Le flou persiste sur le montant restant. Et les noms de hautes personnalités du cabinet du président de la république sont cités.

Les Centre-Kasaïens en général et les Kanangais en particulier, bénéficiaires de ces deux routes économiquement importantes, en appellent à l’intervention personnelle du chef de l’Etat pour débloquer la situation créée par leur gouverneur de province alors que dans d’autres provinces, les chantiers par lui lancés avancent bien. Il en va de son intérêt pour 2023.

Agnelo Agnade.

  • Bendélé Ekweya té

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