La scène qui s’est passée à Goma démontrant monseigneur Fulgence Muteba, président de la conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) bénissant tout souriant Corneille Nangaa, le chef rebelle de la coalition M23-AFC, en marge de la célébration de la messe organisée mardi 8 juillet dernier en l’honneur de Floribert Bwana Chui, béatifié le mois dernier à Rome, est exactement comparé à l’acte du pape Pie XII qui serait allé à Berlin à l’époque de la deuxième guerre mondiale bénir Adolphe Hitler.
Ce geste de l’archevêque de Lubumbashi au Haut-Katanga a laissé très perplexes, non seulement de milliers des Congolais, mais aussi les chrétiens catholiques de son diocèse et ceux d’autres de la RDC d’autant plus qu’il est considéré comme un acte d’un diable en soutane bénissant un démon tueur des êtres humains innocents, créés à l’image de Dieu le père, qui a endeuillé et continuer à endeuiller plusieurs familles dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Le président de la Cenco a confirmé ce dont beaucoup lui reproche : non seulement son animosité envers le régime de Tshisekedi dont il déteste seulement par esprit de haune tribale, mais surtout son accointance avec le pouvoir de Kigali pour qui il se bat jusqu’à mouiller la soutane comme un joueur qui mouille son maillot sur le terrain de football. Non sans raison, car lorsque dans leur itinérance pour le pacte social, alors que le pasteur protestant Eric Senga balbutiait sur les bailleurs de fonds, mieux les financiers de leur prise en charge, monseigneur Fulgence Muteba ne s’est pas empêché d’énumérer les donneurs des fonds, y compris le président rwandais, Paul Kagame.
La recevabilité oblige, peut-il offusquer Katumbi et Kabila, des Katangais comme lui, appuyés par Kagame qui sont dans la logique de renverser le régime de Tshisekedi ? Jean-Pierre Bemba et Augustin Kabuya n’avaient-ils pas raison de parler des policiers en soutane en qualifiant certains évêques catholiques dont Fulgence Muteba ?