Par Ambroise Mamba Ntambwe, Journaliste et chercheur en sciences politiques.
Le Rwanda et son casus belli en trompe-l’œil
La prétendue menace des FDLR contre le Rwanda a toujours figuré parmi les trois principaux prétextes fallacieux invoqués par Kigali pour justifier son agression envers la RDC.
Pourtant, après plus de 20 ans de processus de paix, force est de constater que le Rwanda a systématiquement fait preuve de mauvaise foi. Aujourd’hui, ses trois arguments, la menace des FDLR, la supposée discrimination des Tutsis congolais et la présence « jamais prouvée » de réfugiés congolais au Rwanda, se sont effondrés, révélant un casus belli dénué de fondement.
Les FDLR constituent une menace instrumentalisée
A plusieurs reprises, les combattants des FDLR ont été rapatriés au Rwanda, avant d’être renvoyés en RDC par le même régime de Kigali. Un manège destiné à entretenir un prétexte d’intervention.
La « protection » des Tutsis congolais est un alibi hypocrite
Le Rwanda, un État souverain, s’est arrogé le droit d’attaquer son voisin, aussi souverain, sous couvert de défendre une minorité. Une ingérence déguisée en mission humanitaire.
Les « réfugiés congolais » introuvables au Rwanda
Le HCR n’a jamais pu identifier en nombre significatif ces prétendus réfugiés que Kigali invoque pour justifier ses actions.
Ce casus belli ne tient plus. Concernant les FDLR, le Rwanda affirme qu’ils représentent une menace pour sa sécurité, justifiant ainsi ses incursions en RDC comme des « mesures défensives ». Pourtant, la guerre se déroule exclusivement en sol congolais.
FDLR, une menace fantôme, des massacres bien réels
Depuis l’installation des FDLR en RDC sous la bénédiction de l’ONU, les crises sécuritaires et leurs conséquences humaines frappent bien plus le Congo que le Rwanda.
Aucune attaque des FDLR sur le Rwanda : Kigali n’a jamais fourni de preuve d’une incursion des FDLR sur son territoire. En revanche, la RDC dispose d’innombrables preuves du soutien rwandais aux groupes armés RCD, CNDP, M23 et M23/AFC.
6 millions de morts congolais, zéro victime rwandaise : Le Rwanda n’a enregistré aucun décès imputable aux FDLR. En revanche, la RDC compte 6 millions de morts, un chiffre confirmé par l’ONU, les États-Unis et même Donald Trump.
Une occupation militaire déguisée : Les Congolais meurent non seulement sous les balles des milices soutenues par Kigali, mais aussi sous celles des soldats rwandais déployés en RDC.
Aujourd’hui, après les accords de Washington, le Rwanda instrumentalise le #CONOPS pour prioriser la chasse aux #FDLR tout en refusant de retirer ses troupes. Une manœuvre qui prouve que le régime de Kagame veut boire le sang congolais « jusqu’à la lie ».
Le CONOPS angolais, une assurance, pas une faiblesse
L’accord de Washington prévoit :
1. La neutralisation des FDLR
2. Le retrait des troupes rwandaises de la RDC, conformément au CONOPS.
Or, le CONOPS (Concept des Opérations Militaires), élaboré le 31 octobre 2024, était initialement axé sur les FDLR, car à l’époque :
– Goma et Bukavu n’étaient pas encore occupées.
– La présence rwandaise n’était pas encore confirmée.
Aujourd’hui, la donne a changé :
– L’ONU, les États-Unis et la RDC ont prouvé la présence militaire rwandaise sur le territoire congolais.
– Ces soldats ont participé aux massacres de millions de Congolais (Trump l’a confirmé).
Le CONOPS doit donc évoluer en donnant priorité absolue au retrait des troupes rwandaises. Quant à la neutralisation des FDLR, c’est un dossier vide qui ne doit plus servir d’excuse.
En acceptant de discuter des FDLR, la RDC a prouvé sa bonne foi, une sincérité que Kigali exploite sans vergogne.
La responsabilité des États-Unis
Les États-Unis ne sont pas un tribunal, comme l’est la cour internationale de justice. Mais leur poids diplomatique et militaire est crucial. S’ils ont pu imposer l’accord de Washington, ils doivent maintenant forcer le Rwanda à retirer ses troupes et soutenir la RDC qui se réserve le droit de lancer des mesures de réciprocité contre Kigali.
Donald Trump lui-même a reconnu les massacres « à la machette » de 6 millions de Congolais par le Rwanda. Cette réalité ne peut être ignorée.
Conclusion
Kigali est le grand perdant de l’accord de Washington. Certains Congolais estiment que l’accord avantage le Rwanda. La vérité est inverse. Si Kigali s’accroche à ses troupes en RDC, c’est parce l’accord de Washington lui est défavorable. La communauté internationale doit cesser de fermer les yeux, car le sang des congolais a assez coulé.