Obtenir le nouveau passeport congolais est un casse-tête autant pour les nouveaux requérants qui ont souscrit auprès de Demarlog, nouveau partenaire allemand choisi par le gouvernement congolais pour la production des passeports, que pour les anciens requérants l’ayant fait auprès de Locosem, la firme belge qui produisait jusqu’au 04 juin 2025, l’ancien passeport congolais.
Si le numéro d’impôt exigé dans le remplissage du formulaire en ligne pose un problème sérieux pour beaucoup de demandeurs du nouveau passeport qui ne l’ont pas, le volume des dossiers à traiter par jour est aussi à la base du retard dans ce processus de délivrance du nouveau passeport. en effet, d’après les agents du ministère des Affaires étrangères, Dermalog ne traiterait actuellement que 400 dossiers par jour, contre 3.000 auparavant sous Locosem.
A ce sujet d’ailleurs, le banc syndical du secrétariat général aux Affaires étrangères avait écrit, le 04 juin dernier, à la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Wagner Kayikuamba, pour lui exprimer son indignation face à ce qu’il a qualifié de « projet mal préparé et inadapté » à exécuter par Dermalog.
Il est notamment reproché à la firme allemande, Un taux d’exécution extrêmement faible des fonds d’investissement (moins de 5 millions USD sur les 48 millions prévus) ; Un faible taux de déploiement des centres de capture et du matériel nécessaire dans les provinces ; L’absence d’outils de production adaptés à la demande croissante de passeports ; Une main-d’œuvre quasi inexistante formée à l’utilisation des nouveaux équipements ; Et un système mal adapté aux réalités locales, notamment en ce qui concerne les formulaires à acheter dans les provinces.
Litige non réglé pour plus 100 mille requérants de Locosem
« L’ancienne firme Locosem avait reçu beaucoup de demandes auxquelles elle n’a pas répondu. Nous gardons encore des coupons des requérants non servis. Certains qui avaient déjà reçu l’avis favorable et les formulaires ne sont pas servis jusqu’à ces jours. En plus de cela, les procédures de souscription en ligne posent problème », témoignage d’un agent du ministère des Affaires étrangères sous couvert d’anonymat qui affirme qu’aux difficultés propres rencontrées par Dermalog, s’ajoute ce passif persistant de Locosem, estimé à plus de 100 mille passeports non produits, dont la responsabilité ne semble pas être clarifiée à ce jour.
Et le banc syndical craint un risque d’aggravation de cette situation si des solutions concrètes ne sont pas apportées rapidement. Non sans raison, car pour l’instant, Dermalog n’est beaucoup préoccupée qu’à ses propres dossiers, c’est-à-dire de ceux qui ont souscrit à partir du 05 juin 2025. Pendant ce temps, les 100 mille citoyens qui avaient déjà payé et dont certains n’attendaient que l’impression de leurs passeports, ne savent plus à quel saint se vouer et pourtant l’argent payé à la banque est non remboursable.
Le DG de Scoop RDC qui devait tout simplement renouveler son passeport ordinaire, a raté son voyage programmé pour Dubaï faute de ce document, les Émirats arabes unis n’accordant aucune importance au passeport de service pour lequel ils refusent catégoriquement le visa. Il a été contraint de basculer dans le nouveau système, abandonnant tout l’argent payé auparavant. Même alors, depuis qu’il a payé à la banque et est passé par l’ANR, il ne fait que croiser les doigts, attendant qu’il soit appelé pour la capture, bientôt 10 jours !
Il faut signaler que ce dysfonctionnement compromet beaucoup de projets de voyage urgents et aggrave la frustration des citoyens. Ce qui discrédite le régime.
