Ce vendredi 20 juin 2025, Léonard Mulamba Kalala va désormais élire domicile éternel au cimetière Chemin de paradis de Kinshasa. Ce chevalier de la plume très expérimenté qui a fait le beau temps à la RTNC, à l’époque OZRT, puis au grand quotidien Le Potentiel, et enfin à la Radio Okapi où il a passé plus de 15 ans en allant à la retraite au grade de rédacteur en chef, a rendu l’âme le 05 juin dernier, après une courte malade.
Des hommages lui ont été rendus par beaucoup de journalistes de la RTNC, de Le Potentiel, de Radio Okapi et d’autres qui l’ont côtoyé dans sa carrière. Voici le dernier d’Oscar Bakandowa, ancien journaliste KHRT, Radio 7, aujourd’hui RTNC. Que du bon témoignage pour celui qui était surnommé « Maréchal » :
« Il y a des voix qui ne s’éteignent jamais, même quand le silence s’impose. Celle de Léonard Mulamba Kalala continue de résonner, non pas dans le vacarme des hommages formels, mais dans les souvenirs puissants qu’il a semés dans les consciences et les carrières.
Ancien de la RTNC, du journal Le Potentiel et de Radio Okapi, Léonard Mulamba n’était pas seulement un journaliste. Il était un repère. Une école. Un phare. Un guide dans les couloirs souvent obscurs d’un métier exigeant, parfois ingrat. Ceux qui l’ont côtoyé parlent d’un homme profondément rigoureux, éthique, mais surtout humain.
Un formateur au flair politique rare
Derrière chaque homme politique aguerri, il y avait parfois son regard, sa discrétion, ses conseils. Léonard Mulamba a formé, orienté, parfois corrigé. Il n’aimait pas la lumière, mais savait en faire jaillir chez les autres. Il n’était pas de ceux qui prennent la parole pour briller, mais de ceux qui la donnent pour faire grandir. Dans les rédactions, dans les studios, dans les coulisses, il était ce grand frère sur qui l’on pouvait toujours compter.
Un pilier de la presse, un héros dans l’ombre
L’histoire du journalisme congolais contemporain ne peut être racontée sans évoquer ce nom. Léonard Mulamba Kalala était de ceux qui portaient la voix de la vérité, même quand elle dérangeait. Il ne courait pas après les scoops : il creusait, vérifiait, expliquait. Il croyait que l’information devait élever, instruire, et surtout respecter l’intelligence du public.
Un aîné professionnel, une mémoire vivante
Dans un pays où l’expérience s’efface trop vite, Léonard était un gardien de la mémoire professionnelle, un transmetteur de valeurs. Il connaissait les archives comme il connaissait les hommes : avec justesse et profondeur. Il n’hésitait jamais à tendre la main aux jeunes, à relire un texte, à corriger un reportage, à raconter “comment c’était avant” — non par nostalgie, mais par souci de transmettre.
Son départ laisse un vide, mais surtout une trace
Une trace dans les mots de ceux qu’il a formés. Une trace dans les silences qu’il a remplis d’enseignements. Une trace dans les colonnes, les ondes, et les mémoires de la presse congolaise.
Repose en paix, Léonard.
Ton combat était noble. Ton œuvre, durable. Ton souvenir, impérissable.