RDC : Zoom sur les paroles de Vital Kamerhe, présumées porteuses d’un message subliminal

Le leader de l’UNC, et actuel président de l’Assemblée nationale a toujours été un collaborateur controversé de Félix Tshisekedi au sein de l’Union sacrée pour la nation. Certains membres de cette plateforme politique, surtout de l’UDPS, ne l’acceptent que de fait, mais ne l’ont, à tort ou à raison, jamais porté à cœur. En revanche, Vital Kamerhe dans ses faits et gestes ne rassurerait pas ses partenaires politiques de l’UDPS.

Non sans raison, car notez : alors que Bunagana tombait entre les mains des terroristes du M23, et que Félix Tshisekedi lançait son axiome : « je ne négocierai pas avec les Pantins », le leader de l’UNC, membre de l’alliance CACH, Cap pour le changement, allié de très près de Félix Tshisekedi, faisait son entrée à Bunagana sans être inquiété par ces terroristes, malgré sa casquette d’allié de celui que les terroristes combattent, à savoir Félix Tshisekedi. Comme si cela ne suffisait pas, VK de retour de Bunagana occupé, tente de convaincre son partenaire Tshisekedi de négocier avec les pantins. Ce qui ne passa pas à l’UDPS.

En janvier dernier, alors que la coalition AFC/M23 avançait vers Goma, du haut de son perchoir, Kamerhe annonçait, en invitant les députés au calme :« Chers collègues, pendant que nous parlons ici, les rebelles sont à Kalehe, non loin de Bukavu… ». Sauf que, c’est faux, car les terroristes n’étaient pas à la position indiquée par le président de l’Assemblée Nationale. Certains Congolais ont même fustigé une posture proche parente de l’apologie des terroristes.

Alors que l’Assemblée nationale débattait sur la levée ou non des immunités de l’honorable Matata Ponyo, Vital Kamerhe lance sans ménagement :« Lui au moins était premier ministre, et il a construit chez lui. Nombreux l’ont été, mais se sont acquis des immeubles à l’étranger ». Il n’a pas fallu un dessin pour qu’à l’UDPS on comprenne que le leader de l’UNC avait mis en avant l’appartenance au même espace régional que l’incriminé dans le dossier Bukanga Lonzo. La saga avec le président de la Cour constitutionnelle a révélé le protectionnisme de Kamerhe en faveur de Matata Ponyo. L’empressement avec lequel le président de l’Assemblée nationale a activé au parlement le dossier Mutamba contraste avec la léthargie affichée quant au dossier Matata d’autant plus que le premier n’est que présumé et n’a pas en réalité touché à l’argent tandis que le second l’a empoché.

Toujours du haut de son perchoir, on a entendu le speaker du parlement se plaindre pour la carrence des papiers au bureau de l’AN, ou encore informer que la résidence de la gouverneure de la banque centrale était inondée, comme s’il s’agissait d’une urgence étatique.

Pas plus loin qu’avant-hier, le président de l’Assemblée nationale annonçait, sur fond de l’information qu’il aurait reçu du caucus des députés du Tanganyika, qu’un massacre a été perpétré à Moba et que 318 Congolais auraient été tués. Sauf que l’information est immédiatement démentie par l’armée et s’avère même être l’émanation de la pure imagination.

Pendant ce temps, VK est réputé une véritable langue de bois sur plusieurs sujets touchant à la sécurité nationale, notamment à l’Est de la RDC : silence sur la condamnation de l’ancien Président de la République, Joseph Kabila ; silence sur les tueries sommaires à Goma et à Bukavu. Les Congolais, qui sont dans leur droit, se posent plusieurs questions face à cette attitude : à quoi jouerait Vital Kamerhe ? Quelle est sa lecture de la présence de Kabila à côté de Naanga ? Serait-il réellement fidèle envers Tshisekedi ? Quel message subliminal cacherait son attitude actuelle ?

En attendant que l’avenir nous en dise plus, à l’Assemblée nationale on accuse VK et son bureau d’avoir excellé dans le détournement des rémunérations du personnel politique à travers le paiement par « maboko banque », opération qui offusque tout contrôle financier par les auditeurs. « Le VK de 2024 est moins performant et moins humain que le VK de 2007 comme président de l’Assemblée nationale », confient beaucoup d’agents au Palais du peuple.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une