Lorsque, le 05 juin dernier, le ministère des Affaires étrangères lançait l’opération de délivrance du nouveau passeport biométrique congolais et que le premier à l’obtenir était le président de la République, Félix Tshisekedi, Scoop RDC s’est montré très dubitatif quant à la fluidité et le déroulement normal de cette opération de vouloir accorder aux Congolais ce nouveau de document de voyage vanté être très sécurisé.
Le scepticisme du média en ligne était fondé sur l’expérience vécue dans l’opération de la délivrance de la carte d’identité avec l’Office national de l’identification de la population (ONIP), laquelle patauge et bat de l’aile jusque maintenant. Et pourtant une carte d’identité avait été délivrée au président de la République et à beaucoup d’autres autorités des différentes institutions de la République mais qui, actuellement, n’a aucune valeur car tombée caduque avec l’annulation du contrat qui liait l’ONIP au Consortium Afritek-Idemia. Ce dernier a déjà même récupéré ses dépenses engagées dans cette opération qu’il réclamait dans les 20 millions USD décaissés par le trésor public comme acompte.
En effet, alors que le consortium Afritek-Idemia réclamait 16 millions USD sur cette somme, le numéro 1 de l’ONIP, Richard Ilunga, avoue avoir payé cette créance mais pas à la hauteur réclamée le consortium, sans non plus révéler le montant exact déboursé. Aujourd’hui, l’opération de délivrance de la carte d’identité est bloquée, rapporte-t-on à Scoop RDC, à cause du conflit d’intérêts entre les autorités du ministère de l’Intérieur. L’une appuyée par le député Serge Kasanda, soutiendrait la société MARGINS dont on dit ne pas disposer, non seulement de l’expertise, mais aussi des fonds d’investissement nécessaires pour ce genre de marché, tandis que l’autre s’accrocherait elle à la société MCC. Pendant ce temps, les années passent et Tshisekedi n’aura plus tenu sa promesse d’octroyer aux Congolais, ex-Zaïrois, ce document annoncé au début de son premier mandat et absent du pays depuis quarante ans.
S’agissant de l’opération de délivrance du nouveau passeport, depuis que le président de la République l’a obtenu, aucun autre Congolais ne l’a eu voilà treize jours déjà. Bien que les requérants au nombre impressionnant remplissent les formulaires et payent à la banque les 75 USD exigés, personne n’est servie. Et les informations obtenues par Scoop RDC au ministère des Affaires étrangères, renseignent qu’il est probable que les premiers servis le soient après un mois, donc à la deuxième quinzaine de juillet prochain. Ce qui bouleverse les agendas de voyage de beaucoup de Congolais de toutes les catégories.
Raison avancée : les carnets d’impression ne sont pas encore disponibles. Même refrain entonné aux anciens requérants d’avant le 05 juin 2025 dont les uns ont introduit le dossier et payé les frais depuis octobre 2024, et d’autres qui ne procédaient qu’au renouvellement des passeports expirés. Ils sont les plus malheureux parce que leur situation se complique avec le nouveau partenaire allemand qui fait d’eux le cadet de ses soucis, ne se concentrant que sur ses propres requérants.
Autre motif de blocage avancé, apprend Scoop RDC, c’est le litige avec l’ancien partenaire belge qui n’est pas du tout désintéressé par le gouvernement congolais. Il réclamerait encore certaines créances et a des dossiers des requérants pas encore finalisés.
Question : pourquoi la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Wagner Kayikuamba, dont la posture au front diplomatique est beaucoup appréciée, n’a pas su bien manager ce dossier du nouveau passeport pour tomber dans le même blocage ridicule que l’ONIP ? Pourquoi cette tendance à faire venir le chef de l’État à des cérémonies sans lendemain ? Enfin, pourquoi toujours des précipitations dans l’exécution des projets ? Maintenant là, tous les Congolais en instance de voyager mais sans passeport, sont bloqués et dépassés à cause de l’irresponsabilité de leurs gouvernants. Pathétique !