Le mouvement citoyen LUCHA (Lutte pour le Changement) tire la sonnette d’alarme face à la disparition inquiétante d’Aloys Bigirumwami, jeune activiste engagé, ainsi que de plusieurs autres jeunes enlevés dans la ville de Goma depuis le 13 mai 2025. Dans un communiqué rendu public ce vendredi, le mouvement dénonce la passivité des autorités et la complicité du silence international face à des violations graves des droits humains dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Un mois de silence, un mois de souffrance
Aloys Bigirumwami, décrit comme un militant pacifique engagé pour la justice, la paix et la dignité humaine, aurait été enlevé par des éléments du mouvement rebelle AFC/M23, soutenus selon LUCHA par le Rwanda, sans qu’aucune nouvelle de lui ou des autres jeunes kidnappés n’ait été donnée à ce jour. Le mouvement exprime une profonde inquiétude : « Un mois durant, aucune information sur leur lieu de détention, leur état de santé, ni même un signe de vie n’a été communiqué. »
Cette disparition n’est pas un cas isolé. Selon la LUCHA, une véritable chasse à l’homme serait en cours dans les territoires occupés par l’AFC/M23, notamment à Bweremana, Bubale, Rutshuru et Kalehe, où de nombreux jeunes seraient capturés et détenus de force.
Une situation alarmante dans l’indifférence générale
Le communiqué souligne la gravité des actes commis : enlèvements, détentions arbitraires, tortures, traitements cruels et dégradants. Ces exactions, affirme le mouvement, sont contraires aux principes du droit international humanitaire censés protéger les populations civiles en temps de conflit.
Face à cette situation, la LUCHA dénonce le silence complice de la communauté internationale. Elle interpelle directement la MONUSCO, via sa représentante spéciale Bintou Keita, ainsi que d’autres institutions régionales et internationales, dont la CIRGL, l’EAC, la SADC, la CEEAC, le CICR, et même les Nations Unies, leur reprochant une absence de réaction concrète face aux crimes perpétrés.
Appels à l’action et à la solidarité
La LUCHA appelle tous les Congolais, ainsi que les amis du Congo, à se mobiliser pour exiger la libération immédiate et sans condition de tous les jeunes enlevés. Le mouvement encourage également la société civile, les organisations de défense des droits humains, l’Union Africaine et l’ONU à exercer des pressions diplomatiques et humanitaires en faveur des victimes.
Le CICR, en particulier, est invité à assumer son mandat humanitaire pour établir un contact direct avec les rebelles, inventorier les cas de détention et entamer un plaidoyer pour la libération des personnes enlevées.
« Le soleil finira par réapparaître »
Dans ce contexte tragique, LUCHA rappelle que la protection des civils et la défense des droits humains doivent être au cœur de toute solution politique à la crise dans l’Est du pays. Le mouvement conclut son message sur une note d’espoir : « Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par réapparaître ».
Un message de résilience, alors que la douleur des familles et l’impuissance apparente des institutions continuent de creuser le fossé entre les populations et ceux censés les protéger.