Archevêché de Kinshasa : Le cardinal Fridolin Ambongo sur le banc des accusés

Avant même que le vice-premier ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, ne donne son coup de gueule contre l’Eglise catholique, lequel a créé un tollé et suscité diverses réactions négatives dans l’opinion, le révérend père Diate Lenga avait déjà dénoncé et décrié la gestion du cardinal Fridolin Ambongo sur l’archidiocèse de Kinshasa.

En effet, dans une lettre lui attribuée et datant du 26 mai 2025 adressée au Nonce apostolique à Kinshasa, le prête catholique révèle les abus du cardinal caractérisés par une coterie tribalo-tribale.   

« L’archidiocèse de Kinshasa meurt sous vos yeux complaisants qui frisent la complicité et l’achat de conscience », écrit le père Diate Lenga au Nonce sur un ton de reproche qu’il accentue :  « Ambongo convoque l’échange et le clergé lui présente ses désidératas, le feu s’enflamme et il y a successions de sanctions jusqu’au renvoi gratuit de l’état clérical suivi d’interruption des allocations et argent de poche jusqu’à ces jours. Inaction de votre part, bien que vous soyez saisi en bonne et due forme ».

Le prêtre accuse le cardinal d’avoir déclenché la machine de division du clergé en initiant avec sa coterie tribalo-tribale de Bangala, notamment le démenti contre la plainte déposée en sa défaveur à Rome. « La démarche a divisé le clergé et plus de 4 séances se sont soldées en dispute et en queue de poisson », révèle le père Diate Lenga qui reproche au cardinal le changement du statut de l’association du clergé Kinois. « Il en donne une tournure canonique afin de justifier ses différentes sanctions infligées à certains abbés. Le rejet a été catégorique et en sa présence, tout en sachant que le but de cette fraternité est de consolider l’unité et la fraternité sacerdotale », mentionne le prêtre dans sa lettre au Nonce.

Ce n’est pas tout comme accusations du père Diate Lenga : « – la division devient plus grande et grave au risque de voir subvenir l’irréparable. L’abus du pouvoir d’Ambongo devient insupportable. Il corrompt les abbés de tous bords et les achètent pour les mettre à son service et qu’il soit défendu de ses manœuvres dilatoires ; – il ordonne d’antidater la lettre de son accusation à Rome en vue de la placer après son statut qu’il a modifié ».

S’agissant des biens de l’église à Kinshasa, le prêtre indique qu’à la suite de spoliation et ventes de patrimoines et immobiliers du diocèse, l’heure est maintenant à la vente de la concession de Funa, l’endroit réservé à la construction de Basilique. « Pour ce, le terrain est spolié, lotis nuitamment par son conseiller juridique, comme était le cas du terrain de Banneux, école de prières de l’abbé Kibwila ; l’argent collecté pour la Basilique détourné et maintenant, un espace du terrain de Funa se trouve confié aux Chinois », fait-il savoir en parlant d’un scandale.

Et de poursuivre : « En même temps, Centre spirituel Nganda et Petit séminaire sont menacés de spoliation et à la cession aux Chinois.  De même, après avoir placé certaines paroisses, le paiement des ouvriers du diocèse et le versement des frais scolaires de toutes les écoles catholiques sous l’emprise des banques et sont cloués des dettes qui, avec le temps, personne ne saura remboursé ses dettes et les banques vont saisir de nos églises, tout ça, afin qu’il touche aux intérêts et rétro-commissions. Les gardiens et sentinelles du diocèse sont, eux aussi, menacés de renvoi au profit de services de gardiennage pour ses mêmes intérêts et rétro-commissions ».

Le père Diate Lenga prévient que le clergé se prépare à la révolution, à la révolte et à la journée morte un dimanche avec l’opération dimanche sans messe. « Il est grand temps d’épargner l’archidiocèse de cette vaste honte et humiliation », écrit-il au Nonce.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une