Délivrance du nouveau passeport congolais : SVP, pas d’aventure comme celle de la carte d’identité !

En lançant ce jeudi 05 juin 2025 comme promis par le ministère des Affaires étrangères, l’opération de délivrance du nouveau passeport congolais biométrique au siège de l’Institut national des arts, situé dans l’enceinte du Centre culturel et artistique pour l’Afrique Centrale à Kinshasa, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a été le premier à le bénéficier.

A cette occasion, le chef de centre, Hilaire Bafunda, au nom de la ministre d’Etat chargée des Affaires étrangères empêchée, lui a expliqué que ce passeport biométrique contient des données invisibles à l’œil nu, mais avec la lumière noire, on peut voir l’emblème et le filigrane. Ce nouveau passeport, a mentionné Hilaire Bafunda, est nettement plus sécurisé que l’ancien, en circulation depuis plusieurs années et valide jusqu’à expiration (les tout derniers en mars 2030), et le circuit pour son obtention est également digitalisé dans la mesure où il intègre une micro-puce Radio Frequency Identification (RFID) sans contact, une page de données en polycarbonate, offrant une meilleure résistance à la falsification, ainsi que des éléments de sécurité avancés, tels que des hologrammes et des filigranes, rendant la contrefaçon beaucoup plus difficile.

Le nouveau passeport, a-t-on appris, présente également une augmentation du nombre de pages, passant de 32 à 38 et que l’introduction du nouveau passeport répond à plusieurs impératifs majeurs dont la nécessité de se conformer aux normes internationales, notamment la norme 39794 de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Crainte d’une aventure similaire à celle de la carte d’identité

La délivrance d’un document d’identité à Félix Tshisekedi ce jeudi 05 juin 2025, n’est pas la première dans son histoire de président de la République. Déjà le 30 juin 2023, il avait reçu une nouvelle carte d’identité nationale délivrée par l’Office national pour l’identification de la population (ONIP), produite par le consortium Afritek-Idemia.

D’autres personnalités importantes comme le président de la Cour constitutionnelle, les ministres et même certains journalistes avaient également obtenu cette carte d’identité biométrique bien sécurisée. Mais le marché avec Afritek-Idemia étant annulé pour raison de conflits d’intérêts et recherche de mainmise entre certaines autorités politiques, la carte délivrée officiellement au président de la République, n’a plus de valeur, elle est tombée caduque sans même que les bénéficiaires n’en fassent usage. Et le processus pour recruter un autre partenaire pouvant remplacer le consortium Afritek-Idemia qui, disons-le en passant, a été indemnisé en quelques millions USD pour ses frais déjà engagés, patauge jusque maintenant et la population n’a pas toujours de carte d’identité, à cause des intérêts égoïstes des autorités dont dépend l’ONIP. Le marché se disputerait entre les sociétés MARGINS et MCC dont chacune a une couverture politique u niveau du ministère de l’Intérieur.  Quelles honte et humiliation qui devaient en principe appeler à des sanctions sévères ? Mais hélas !

L’on craint qu’avec ce lancement de l’opération de délivrance du nouveau passeport que celle-ci ne devienne élastique et acrobatique pour les requérants dont beaucoup qui ont déjà introduit les demandes et payé les frais, attendent impatiemment ce document depuis plus d’un mois.

Si pour les nouveaux, le délai moyen pour obtenir le passeport biométrique qui varie selon le lieu de la demande (10 jours ouvrables pour les demandeurs à Kinshasa ; 15 jours ouvrables pour ceux résidant dans les provinces et 20 jours ouvrables pour les Congolais vivant à l’étranger, via les ambassades), il est souhaitable que les demandes déjà enregistrées soient traitées avec diligence, entant donné que parmi les requérants,  il y a des malades, des boursiers, des hommes d’affaires et autres catégories de voyageurs dont les urgences s’imposent, mais qui se sont vu bloqués depuis de mois, parce que pour le passeport en cours, il y avait, a-t-on prétendu, rupture du stock de carnets. A cette catégorie de personnes qui doivent encore attendre entre 10 et 15 jours, le ministère des Affaires étrangères doit obligatoirement diligence.  

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une