Dans un contexte marqué par des rumeurs persistantes et des tensions internes, le Gouvernement congolais, par le biais de son ministre de la Communication Patrick Muyaya, conjointement avec le Général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a tenu, mardi 3 juin dernier, un briefing spécial pour faire la lumière sur trois dossiers sensibles : les arrestations récentes d’officiers, la question de la rente de survie, et les efforts en cours pour améliorer les conditions de vie des militaires.
Arrestations : « mettre fin à la manipulation »
Face à la presse, le Général Sylvain Ekenge a balayé les spéculations concernant une prétendue chasse aux officiers issus des régions swahiliphones, relayées même par l’ancien président de la République, Joseph Kabila. Il a qualifié ces accusations de « faux débat » destiné à saper la cohésion au sein des forces armées.
« Il y a des officiers de toutes origines actuellement sous enquête. Introduire la question linguistique, c’est tenter de détourner l’attention de la réalité des faits : des actes individuels, immoraux et illégaux, posés par certains qui ont trahi l’honneur de l’uniforme », a déclaré le général Sylvain Ekenge.
Parmi les faits reprochés : compromission dans les mines, détournement de vivres militaires, surfacturation, trahison et même assassinats ciblés. Le Gouvernement rappelle que tout officier, quel que soit son grade, est redevable de ses actes devant la justice militaire. Le Chef d’état-major a donc toute légitimité pour interpeller les auteurs présumés.
Être officier : une noblesse de valeurs
Au-delà de la polémique, le Général Ekenge a profité de son intervention pour redéfinir ce que signifie être un officier dans l’armée congolaise. Il a insisté sur les valeurs morales fondamentales qui font la noblesse du militaire : courage, réserve, honnêteté, esprit de décision, charisme, et sens de l’honneur.
« L’uniforme ne fait pas la grandeur d’un officier. Ce sont les valeurs qu’il incarne, la capacité à guider ses hommes dans le danger, à affronter la mort avec courage, et à choisir le chemin étroit qui mène à la victoire », a-t-il souligné.
Il a rappelé que l’armée et la nation ne pardonnent pas l’échec dû à la trahison ou à l’indignité. Dans les rangs, de nombreux chefs militaires restent des modèles d’intégrité, travaillant avec abnégation et discipline, souvent dans des conditions extrêmes.
Rente de survie : un cadre réglementé
La rente de survie a également fait l’objet de précisions. Le processus pour qu’un militaire en activité fasse reconnaître ses ayants-droits, notamment son épouse, obéit à des règles claires. Il ne suffit pas de se déclarer marié : des vérifications administratives sont obligatoires pour éviter les abus.
« Il y a un cadre établi pour intégrer les dépendants d’un militaire. Tout doit passer par les canaux officiels afin de garantir la transparence et l’équité », a expliqué le général Ekenge dit « Le bombardier ».
Le Gouvernement engagé pour les conditions sociales des militaires
Prenant la parole, le ministre Patrick Muyaya a réaffirmé la détermination du président Félix Tshisekedi à renforcer la capacité opérationnelle des FARDC. Il a annoncé une augmentation significative des revenus des militaires, déjà entamée, et la mise en œuvre de mesures sociales pour soutenir leurs familles.
« La défense nationale passe aussi par le bien-être de ceux qui la garantissent. Le Gouvernement agit concrètement pour améliorer la vie des militaires et de leurs proches », a-t-il affirmé.
Une armée à l’épreuve mais debout
Ce briefing vient réaffirmer une volonté politique claire : mettre fin à la confusion, restaurer la discipline et protéger l’intégrité des FARDC, pilier central de la souveraineté nationale. Aucun abus ne sera couvert, mais aucune tentative de division ne sera tolérée non plus.
Il sied de souligner que le message du Gouvernement est sans ambiguïté : L’armée congolaise est en pleine mutation, entre exigences de moralité, réformes structurelles et renforcement des capacités. La République démocratique du Congo a besoin d’une armée forte, juste et unie et elle s’en donne les moyens.