C’est une page qui se tourne dans l’univers de la rumba congolaise. Après 15 années de loyaux services au sein de l’orchestre de Ferre Gola, alias « Le Padre », le chanteur Buffalo ya Mado a annoncé son départ fracassant. Ce dernier envisage désormais de rejoindre les rangs de la Team Wata, le groupe du très médiatisé Werrason Junior, Héritier Watanabe.
Dans une déclaration qui fait déjà grand bruit dans les cercles musicaux de Kinshasa, Buffalo a confié que sa décision est motivée par « plusieurs faits » survenus au sein du groupe, dont il se dit victime. Si l’artiste n’est pas encore entré dans les détails, les rumeurs évoquent des tensions internes persistantes, un manque de reconnaissance, voire des frustrations liées à la gestion artistique.
Une figure discrète mais influente
Peu médiatisé mais très apprécié des puristes, Buffalo ya Mado a longtemps été l’un des piliers de l’orchestre de Ferre Gola, contribuant dans l’ombre à la richesse harmonique et à la dynamique scénique du groupe. Son départ soulève des interrogations sur l’état actuel des relations internes au sein de l’équipe du Padre.
« Mon départ est une décision réfléchie. J’ai été loyal jusqu’au bout, mais certaines choses ne pouvaient plus continuer ainsi », aurait déclaré Buffalo à ses proches.
Pourquoi la Team Wata ?
Le choix probable de Buffalo de rejoindre la Team Wata n’est pas anodin. Depuis quelques années, Héritier Watanabe a su imposer son style et structurer son groupe comme une véritable machine artistique. Ouvert aux talents frustrés ou en quête de renouveau, la Team Wata est devenue une sorte de refuge pour plusieurs artistes issus de formations historiques comme Wenge Musica Maison Mère ou Jet Set.
Rejoindre cette structure pourrait permettre à Buffalo de se repositionner artistiquement, de gagner en autonomie, voire de préparer une carrière solo plus affirmée.
Un symptôme d’un malaise plus large ?
Ce départ inattendu pourrait refléter un problème plus profond au sein des groupes congolais de musique populaire : gestion autoritaire, absence de contrat formel, conflits de leadership, manque de transparence financière, ou encore rivalités internes.
Si Ferre Gola continue d’enchaîner les succès et d’attirer les foules, les mouvements internes dans son groupe risquent de ternir son image de leader fédérateur. Pour ses fans, ce départ suscite déjà une vague d’émotions contrastées : tristesse pour la séparation, mais espoir de voir Buffalo s’épanouir ailleurs.
Et maintenant ?
La question est désormais double : Quel sera le sort de Buffalo ya Mado au sein de la Team Wata, si son adhésion se confirme ? Comment réagira Ferre Gola à cette défection, lui qui s’apprête à lancer de nouveaux projets internationaux, notamment en Europe et aux États-Unis ?
Dans un paysage musical où les artistes sont souvent liés à leur mentor par des histoires fortes, parfois douloureuses, ce départ pourrait bien être le début d’une nouvelle dynamique dans la rumba congolaise : celle d’artistes plus autonomes, plus audacieux, et moins enfermés dans les logiques de clan.
