En droite ligne avec la vision du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et sous la coordination de la première ministre Judith Suminwa Tuluka, le Gouvernement congolais intensifie ses efforts pour restructurer l’économie nationale autour du secteur industriel et des petites et moyennes entreprises.
Lors du briefing spécial tenu ce lundi 2 juin 2025 dans les studios de la RTNC, les ministres Louis Watum Kabamba (Industrie et PME/PMI) et Patrick Muyaya Katembwe (Communication et Médias) ont dressé un tableau dynamique des initiatives en cours.
Trois axes prioritaires pour refonder l’industrie congolaise
Le ministre Louis Watum a présenté les grandes lignes d’une stratégie ambitieuse et structurée, articulée autour de trois piliers fondamentaux :
1. Les zones économiques spéciales (ZES)
Déjà opérationnelle, la ZES de Maluku accueille des entreprises de renom telles que Pepsi Cola, avec plus de 2.200 emplois directs et indirects créés. D’autres projets sont en cours à Kin-Malebo, Kolwezi (Musompo) et Tshikapa, avec à la clé des milliers d’emplois supplémentaires, notamment dans la chaîne de valeur des batteries électriques, un secteur stratégique pour la transition énergétique mondiale.
2. La réhabilitation des unités industrielles
Plusieurs industries nationales bénéficient d’une seconde vie grâce à des investissements ciblés. Exemple notable : la relance de la Sotexki dans la Tshopo, avec un financement complémentaire de 6 millions USD, ainsi que le soutien renouvelé à la filière sucrière du Sud-Kivu, fragilisée par l’insécurité mais jugée cruciale pour l’autonomie alimentaire.
3. Une diplomatie économique proactive
Le gouvernement multiplie les partenariats internationaux. Parmi les projets phares, la « Cité de Chine » à Kinshasa, un investissement estimé à 200 millions USD, devrait générer près de 13.000 emplois directs et indirects.
Un vivier entrepreneurial à valoriser
« Ce que nous avons constaté sur le terrain, c’est une jeunesse entreprenante, audacieuse, qui ne demande qu’à être encadrée », a souligné Louis Watum, saluant le potentiel entrepreneurial endogène de la RDC. De Goma à Lubumbashi, en passant par Mbandaka et Kisangani, des jeunes Congolais s’activent dans l’économie informelle. L’ambition du gouvernement est de formaliser et structurer cet élan, en facilitant l’accès au financement, à la formation, aux marchés, et en améliorant le cadre juridique.
Un message d’espoir et de constance
Le ministre Patrick Muyaya, prenant la parole à son tour, a réaffirmé la détermination politique du chef de l’État à faire émerger une classe moyenne solide, notamment parmi les jeunes.
« Le président l’a dit à maintes reprises : il veut voir naître une génération de millionnaires congolais issus de l’industrie, du numérique et de l’innovation », a-t-il déclaré.
Tout en reconnaissant les défis sécuritaires persistants, notamment à l’Est du pays, le porte-parole du gouvernement a insisté sur la poursuite des réformes et des investissements structurants, garants de stabilité et de croissance inclusive.
Vers une industrialisation à visage humain ?
La stratégie portée par le tandem Watum–Muyaya s’inscrit dans une nouvelle approche de développement : passer de l’exportation brute des matières premières à la transformation locale, pour générer plus de valeur ajoutée, des emplois et des recettes fiscales durables.
Cependant, ce pari repose sur plusieurs conditions : l’amélioration du climat des affaires ; la modernisation des infrastructures énergétiques et logistiques ; la sécurisation des zones industrielles, notamment dans les zones en proie aux conflits.
Une dynamique à consolider
La dynamique enclenchée traduit un changement de cap stratégique : industrialiser pour se relever, investir pour s’émanciper, encadrer pour transformer. Si les engagements sont respectés et les chantiers menés à terme, la RDC pourrait amorcer une véritable mue économique, et devenir un modèle africain de croissance endogène, inclusive et durable.