CSAC : Interdiction de parler de Kabila et du PPRD dans les médias congolais, Bosembe dérape ! 

Une décision controversée ébranle le paysage médiatique congolais. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), dirigé par son président Christian Bosembe, a émis une directive formelle interdisant aux médias congolais de toute mention de l’ancien président, Joseph Kabila ainsi que de son parti, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). 

Cette interdiction s’étend également aux réseaux sociaux après une émission sur les ondes de la Radio Topcongo.

Une décision inédite et controversée 

Dans un communiqué publié lundi soir, le CSAC justifie cette interdiction par « le souci de préserver la paix sociale » et de « prévenir la propagation de discours susceptibles de raviver les tensions politiques dans le pays ». 

La mesure vise aussi, selon l’organe de régulation, à « empêcher l’exploitation politicienne des médias par certaines figures du passé ».

Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, alors que plusieurs cadres du PPRD ont récemment multiplié les apparitions médiatiques pour dénoncer une prétendue « chasse aux sorcières » orchestrée par le pouvoir en place.

Une atteinte à la liberté de la presse 

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse, dont Journaliste en Danger (JED), ont condamné cette décision, la qualifiant de « dérive autoritaire ». « Le CSAC outrepasse ici clairement ses prérogatives. Il ne peut en aucun cas censurer des sujets d’intérêt public, encore moins interdire aux citoyens de s’exprimer librement sur les réseaux sociaux », a déclaré un représentant de JED.

Des journalistes indépendants et médias en ligne dénoncent également une tentative de musellement de la presse, rappelant que Joseph Kabila, en tant qu’ancien chef de l’État, reste une figure majeure de l’histoire récente du pays, et que le PPRD demeure un acteur politique légalement reconnu.

Kabila est à vivement critiquer ou à ascender, c’est selon la ligne éditoriale de chaque média. Interdire cet exercice aux journalistes, c’est jouer son jeu de victimisation.

Un précédent dangereux pour la démocratie 

Cette interdiction marque un tournant préoccupant dans la régulation des médias en République démocratique du Congo. Alors que le pays se prépare à de nouvelles échéances électorales locales et provinciales, beaucoup s’interrogent sur la neutralité du CSAC et sur les véritables motivations de cette mesure.

Pour certains analystes politiques, cette décision pourrait viser à affaiblir davantage l’opposition issue de l’ère Kabila, alors même que le débat public devrait, au contraire, être ouvert et pluraliste.

Alors que les tensions politiques ne cessent de monter en RDC, la décision du CSAC d’interdire toute mention de Joseph Kabila et du PPRD dans les médias et sur les réseaux sociaux soulève de vives inquiétudes quant au respect de la liberté d’expression et du droit à l’information. Il reste à voir si cette mesure tiendra face à la pression de la société civile, des ONG internationales et d’une partie de l’opinion publique qui réclame plus de transparence et de débat démocratique.

  • Bendélé Ekweya té

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