Le championnat national congolais de football pourrait bien éviter une saison blanche. Selon des informations relayées par le journaliste sportif Gullit Koba, basé à Lubumbashi, le ministère des Sports et Loisirs aurait accepté d’accorder une dérogation d’un mois au Comité de normalisation (CONOR) afin de permettre la poursuite et l’achèvement partiel de la saison 2024-2025.
Cette prolongation exceptionnelle du calendrier sportif, à partir du 31 mai 2025, vise deux objectifs essentiels : permettre l’organisation de la Coupe du Congo, également appelée Coupe du Président, et clôturer la phase aller des playoffs de la Linafoot, qui permettra de désigner le champion national.
« Le ministère veut éviter le chaos. Cette dérogation permettra de boucler les compétitions essentielles, même dans un contexte difficile », affirme une source proche du dossier.
Des clubs désignés si la saison n’aboutit pas
Conscients du risque que représente une saison inachevée, le CONOR aurait déjà précisé que si le championnat ne va pas à son terme, les clubs Les Aigles du Congo, Maniema Union et FC Saint Éloi Lupopo seraient choisis pour représenter la RDC en compétitions interclubs de la CAF. Une solution de secours pour préserver la présence congolaise à l’échelle continentale.
Cette mesure vise à éviter l’annulation pure et simple de la saison, comme cela s’est produit dans le passé, au détriment de la visibilité du football congolais.
Le spectre de la controverse
Cependant, la décision n’échappe pas aux critiques. Dans les tribunes et sur les réseaux sociaux, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer une manœuvre politique, accusant le CONOR et le ministère d’attendre un meilleur classement du TP Mazembe avant de clore le championnat.
« Pourquoi prolonger maintenant ? Où étaient-ils quand les matchs s’annulaient chaque semaine ? », s’interroge un supporter sur les réseaux sociaux.
Ces suspicions alimentent un climat de méfiance, alors que la Ligue nationale de football (Linafoot) a d’ores et déjà publié le calendrier de la phase retour, que beaucoup jugent irréaliste à organiser en moins d’un mois.
Une course contre la montre
Avec cette dérogation, la Linafoot devra faire preuve d’une rigueur extrême pour permettre la tenue de tous les matchs dans les délais impartis. Clubs, arbitres, logistique, sécurité… la machine devra tourner à plein régime pour éviter de nouveaux dérapages.
Alors que la fin de saison approche, les regards sont tournés vers les autorités sportives congolaises. Réussir cette mission express de bouclage constituerait une victoire de la gestion, dans un environnement souvent miné par l’instabilité et les retards structurels.