RDC – Rapatriement de réfugiés rwandais : Kinshasa recadre Kigali et appelle au respect des accords 

Une nouvelle tension diplomatique s’est invitée entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda à propos du rapatriement de réfugiés rwandais vivant en territoire congolais.

 Dans un communiqué publié, samedi 24 mai dernier, le ministère congolais de l’Intérieur a fermement démenti les allégations de Kigali selon lesquelles ces retours auraient été imposés.

Un processus encadré par un accord tripartite 

Le gouvernement congolais rappelle que le retour des réfugiés rwandais s’est effectué sur une base volontaire, dans le strict cadre de l’Accord tripartite signé à Kigali en 2010 entre la RDC, le Rwanda et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Selon Kinshasa, les personnes concernées avaient été clairement identifiées et leurs lieux de provenance étaient connus et validés par les trois parties. Aucune contrainte n’a été exercée sur les réfugiés, précise le communiqué.

Accusations de manipulation de l’opinion 

Kinshasa dénonce dans les accusations de Kigali une tentative de manipulation de l’opinion internationale, visant à détourner l’attention des véritables enjeux sécuritaires dans la région. La RDC affirme vouloir maintenir une coopération constructive avec ses voisins, mais refuse toute forme d’imposition, de désinformation ou de violation de souveraineté.

Présence rwandaise illégale à Kabuhanga

Le ministère de l’Intérieur va plus loin en pointant du doigt une série de provocations, notamment l’entrée illégale de camions rwandais le 23 mai à Kabuhanga, une localité située dans le territoire de Nyiragongo. Cette zone est actuellement occupée par des troupes rwandaises, une présence que Kinshasa considère comme illégale et inacceptable. Ces faits viennent s’ajouter aux tensions croissantes entre les deux pays, nourries notamment par la présence de groupes armés dans l’est de la RDC.

Un appel au respect mutuel et à la légalité 

Dans sa déclaration, le gouvernement congolais envoie un message clair : le rapatriement des réfugiés est un droit, mais il doit se faire dans la légalité, la transparence et le respect des accords internationaux. Kinshasa réaffirme son attachement aux principes humanitaires et à la souveraineté nationale.

Alors que la région des Grands Lacs reste marquée par des décennies d’instabilité, cet incident rappelle l’extrême sensibilité des questions migratoires et sécuritaires. Les regards sont désormais tournés vers le HCR et les médiateurs régionaux pour prévenir toute escalade.

  • Bendélé Ekweya té

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