Fidèle à son franc-parler, l’opposant politique Martin Fayulu a de nouveau frappé fort lors d’un rassemblement populaire tenu le week-end dernier à Kinshasa.
Dans un discours au ton incendiaire, il s’en est violemment pris aux proches de l’ancien président Joseph Kabila, allant jusqu’à les qualifier de « sorciers » ennemis du peuple congolais.
« Ceux qui sont aux côtés de Joseph Kabila sont des sorciers. Ils n’aiment pas les Congolais », a déclaré le leader de l’Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), sous les acclamations d’un public conquis mais également sous le regard inquiet de certains observateurs politiques.
Cette sortie virulente intervient dans un contexte où les alliances politiques évoluent rapidement en vue des futures échéances électorales. Martin Fayulu, qui continue de contester les résultats de la présidentielle de 2018 et se considère toujours comme le « président élu par le peuple », ne cesse de dénoncer ce qu’il appelle les « connivences mafieuses » entre les anciens et actuels dirigeants.
Selon Fayulu, toute proximité avec Joseph Kabila est synonyme de compromission avec un système qu’il juge responsable de la misère, de la corruption et de la répression en République démocratique du Congo. Il accuse les alliés de l’ancien président d’avoir tourné le dos aux aspirations du peuple congolais pour préserver leurs intérêts personnels.
Cette déclaration, bien que choc, n’est pas isolée dans le style politique de Fayulu, connu pour son opposition frontale, sa dénonciation constante de l’impunité et sa volonté affichée de « redonner le pouvoir au peuple».
Reste à voir comment ces propos seront perçus dans les milieux diplomatiques et politiques. S’il galvanise une frange importante de la population fatiguée par les compromissions, son discours sans nuance pourrait également aggraver les clivages déjà profonds sur la scène politique congolaise.