Dans un monde des antivaleurs, les justes sont toujours la cible de persécution. C’est le cas qui arrive au ministre d’Etat, ministre de la Justice et de garde des sceaux, pour avoir osé d’ouvrir plusieurs fronts contre les mafieux et autres délinquants en cravate.
Les premiers à lui vouloir sont sans doute les magistrats civils dont le comportement a été décrié en premier par le président de la République, Félix Tshisekedi, jusqu’à faire qualifier la justice de « malade ».
Du Conseil supérieur de la magistrature, en passant par toutes les hautes juridictions (Cour constitutionnelle, Cour de cassation et Conseil d’Etat), cours d’appel et tribunaux de grande instance jusqu’aux Tripaix, le jeune avocat-ministre de la Justice s’est attiré des ennemis à cause de son franc-parler et sa vision de transformer son secteur. Des invectives réciproques ont caractérisé leur cohabitation jusqu’à ce que le président de la République en appelle à l’accalmie. Les recommandations des états généraux de la justice organisés par Constant Mutamba pour diagnostiquer et apporter une thérapeutique appropriée à la justice malade, peinent à produire correctement des fruits, les magistrats ne voulant lui offrir du succès comme chèque en blanc.
Les personnes traquées et mises en prison comme Pellé Mongo pour tentative de corruption, d’autres compliquées comme sa prédécesseuse Rose Mutombo avec qui la cérémonie de remise et reprise avait failli tourner au vinaigre, ne pouvaient nullement porter Constant Mutamba dans leurs cœurs et ne l’attendaient qu’au tournant.
Faux détournement sur une somme jamais décaissée
La dénonciation d’un présumé détournement est partie de la Cellule nationale de renseignements financiers (CENAREF) qui, rappelons-le, est dirigée par un ancien procureur de la République, celui-là même qui avait osé maper Vital Kamerhe et l’envoyer en prison dans le dossier « projets 100 jours ». Du coup, les esprits lucides comprendraient que lorsque vous avez un problème avec le cochon, n’espérez avoir le sanglier comme témoin, étant tous de la même famille. Le secrétaire exécutif de la CENAREF est jusqu’à preuve du contraire, un magistrat comme ceux qui se sont sentis frustrés par Constant Mutamba.
et sans tarder, le procureur général près la Cour de cassation, un autre frustré, s’est vite saisi du dossier pour réclamer auprès de l’Assemblée nationale, des poursuites contre le minétat de la Justice, alors que tous les Congolais attendaient le voir réagir rigoureusement, en interpelant l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui venait de faire des déclarations incendiaires sur « la jouissance et les détournements des deniers publics par les gouvernants ». Là, c’est le silence radio de la part du PG de la cassation jusqu’à ce jour…
S’il est vrai que Constant Mutamba ait initié un projet de construction d’une nouvelle prison à Kisangani grâce aux fonds d’indemnisation payés par l’Ouganda et versés dans un compte qui avait été créé par Rose Mutombo sous Sama Lukonde, il est tout aussi vrai qu’aucun rond n’a été décaissé pour ce projet à part la volonté de mettre une certaine somme dans un compte séquestre pour garantir l’entrepreneur devant construire ladite prison. Est-ce un détournement cette décision de mettre l’argent dans un compte séquestre ? La CENERAF n’est-elle pas, par esprit de vengeance et sentiment de ternir l’image de l’arroseur Constant Mutamba, allée vite en besogne en parlant de tentative de détournement sans échanger avec le concerné ? Pourquoi la première ministre, Judith Suminwa, qui a décidé d’annuler le contrat à la suite de la lettre lui envoyée par la CENAREF, n’avait-elle pas répondu dans le délai comme l’exige la loi, à la correspondance lui adressée par le minétat Mutamba au sujet de ce projet de construction d’une prison à Kisangani ?
Pour ceux qui minimisent ce projet et estiment qu’il ne serait pas prioritaire, il faut révéler que si cette prison était construite, non seulement elle règlerait tant soit peu le problème de surpeuplement des prisonniers en les mettant dans des bonnes conditions comme Mutamba le fait déjà petit à petit pour les prisonniers de Makala à Kinshasa, mais surtout elle rentrerait dans le bilan positif du président de la République, Félix Tshisekedi, comme premier chef d’Etat à construire une prison, voire des prisons depuis le départ des colonisateurs. Non sans raison, ni Mobutu, ni les Kabila père et fils, personne n’a construit une prison pendant son règne. Or, celles que les Belges ont laissées, toutes vieilles de plus de 70 ans, sont soit en état de délabrement prononcé, soit déjà écroulées. Envisager construire des nouvelles prisons modernes ne peut qu’être une priorité pour un ministre de la justice qui tient aux meilleures conditions des prisonniers, êtres humains ayant aussi des droits à garantir malgré leur privation de liberté.
Cabale
Ayant dérangé presque tous les mafieux, Constant Mutamba ne pouvait qu’être sacrifié comme Jésus-Christ. Et des sources dignes de foi, Scoop RDC a appris qu’une réunion secrète s’était récemment tenue dans un lieu discret à Gombe, rassemblant plusieurs figures influentes de la République démocratique du Congo, des individus tristement connus pour leur implication dans des réseaux de corruption, de détournement de fonds publics et d’activités mafieuses et qui ne digèrent pas l’ascension de ce jeune ministre (37 ans).
Selon les informations recueillies auprès d’un proche ayant assisté à cette rencontre, l’objectif de cette réunion était clair : détruire l’image de Constant Mutamba et lui faire payer un lourd tribut. Pour ce faire, des millions de dollars auraient été mobilisés pour lancer une opération de dénigrement massive : payer des influenceurs, influenceuses et certains journalistes pour inonder les réseaux sociaux et médias de contenus mensongers, dans le seul but de nuire à son intégrité et le présenter comme un « arroseur arrosé ».
Mais le peuple congolais n’est pas naïf, le président de la République que Mutamba sert avec loyauté et abnégation, n’est pas malléable ni aveugle, parce que c’est généralement en ce moment où l’on parle de la formation d’un nouveau gouvernement, que les politiciens nuisent aux autres, les salissent, avec espoir de les remplacer. La sagesse de Fatshi, on l’espère, jouera en faveur de ce jeune ministre innovateur, qui réussit là où ses aînés ont échoué. Il suffit de faire un tour au Palais de justice pour découvrir, grâce à Mutamba, ce que ce bâtiment et sa concession sont devenus : nouveau digne visage. Il suffit aussi de poser la question aux prisonniers de Makala, pour se rendre compte des prouesses réalisées par ce jeune ministre avec les mêmes fonds que ses prédécesseurs bouffaient allégrement. Si Mutamba aimait l’argent, confie un membre de son cabinet, il se serait aussi servi de ces fonds alloués aux prisons et se serait laissé corrompre en millions USD dans plusieurs dossiers comme celui de l’Onatra pour lequel il a fait envoyer Pellé Mongo en prison.