Un vent de révolte souffle au sein de la Direction provinciale de Kinshasa (DPK) rattachée au Service d’Assistance et d’Encadrement de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (SAEMAPE).
Dans une correspondance adressée au président de la République, les agents de la Direction provinciale de Kinshasa (DPK), une structure relevant du SAEMAPE, dénoncent une situation d’injustice salariale persistante et réclament l’application d’une décision administrative datant de mai 2022.
Ces agents, engagés depuis 2020, affirment n’avoir jamais perçu des salaires conformes au barème. Pourtant, une décision officielle du 03 mai 2022, signée par le Directeur général du SAEMAPE sous la référence SAEMAPE/DG/JPK/001/022, prévoyait leur régularisation administrative et salariale. Plus de trois ans après, cette mesure n’a toujours pas été mise en œuvre.
Traitement inégal et précarité persistante
Dans leur correspondance, les agents de la DPK dénoncent des écarts de rémunération jugés arbitraires. Alors que certains collègues de même grade à la Direction Provinciale de Kinshasa perçoivent jusqu’à 1.059 dollars américains, accompagnés de divers avantages (soins médicaux, transport, logement), eux ne toucheraient qu’une prime forfaitaire de 400 dollars, identique à celle octroyée aux stagiaires. Cette situation dure depuis plus de trois ans.
« Comme pour nous clochardiser, une modique somme nous est attribuée, sans distinction, du chef de division à l’huissier », s’indignent-ils.
Les agents regrettent que malgré des démarches entreprises, notamment l’intervention de madame Antoinette Nsamba Kalambayi, alors ministre des Mines, et de l’actuel DG Jean Paul Kapongo Kadiobo, aucune mesure concrète n’ait été prise pour faire appliquer la décision.
Un appel à l’arbitrage présidentiel
S’appuyant sur le décret-loi n°017/2002 portant Code de conduite de l’agent public, les plaignants rappellent que l’État et ses établissements ont l’obligation d’assurer une rémunération équitable à leurs agents, afin de leur permettre d’accomplir correctement leurs missions.
Face au silence des autorités compétentes, ils en appellent directement au président de la République, lui demandant d’intervenir pour garantir l’exécution de la décision du 3 mai 2022 et rétablir l’équité salariale.
Les revendications principales formulées sont les suivantes : (1) Le paiement immédiat des salaires selon le barème ; (2) L’application des droits sociaux (soins de santé, primes, cotisations…) ; (3) L’exécution effective de la décision du comité de gestion de 2022, sous l’autorité de Madame Nsamba, avec régularisation des avantages sociaux.
Les agents concluent en reprenant les propos du chef de l’État lors d’un discours sur la réforme de la politique salariale : « Ces agents, pourtant essentiels au fonctionnement de l’État, reçoivent des traitements dérisoires, plongeant des familles entières dans une extrême précarité ».