Comme qui veut noyer son chien l’accuse de rage, les opposants au régime Tshisekedi reviennent de temps en temps sur les accusations de tribalisation des institutions de la République, pour discréditer ce dernier, non seulement auprès de l’opinion nationale, mais surtout auprès de la communauté internationale. La même rhétorique sous forme d’une passe en or, est reprise par le M23-AFC soutenu par le Rwanda. Alibi que ces rebelles tentent d’asseoir pour justifier entre autres leur « lutte à libérer le pays » d’une prétendue dictature de Tshisekedi.
Mais une enquête menée dans différentes institutions de la République, déconstruit les allégations du M23-AFC et autres opposants en manque d’arguments solides pour défaire le régime Tshisekedi, mais qui se cachent derrière cette fausse accusation. En effet, l’enquête démontre que ce grief de tribalisation des institutions est faux d’autant plus que les statistiques des animateurs de plusieurs institutions en RDC prouvent le contraire.
Partant d’abord du cabinet du président de la République, son directeur de cabinet, Anthony Nkinzo, dont le prédécesseur Guylain Nyembo était un Katangais, est du Sud-Kivu. Aussi, ses deux adjoints, André Wameso et Olivier Mondonge, ne sont pas des Kasaïens. Toujours au niveau de la présidence de la République, il est démontré que le commandant de la garde rapprochée du chef de l’État n’est pas de la même province que lui. Un cas rare dans les régimes précédents.
Dans l’armée, le chef de l’état-major général des FARDC, les commandants des forces terrestres, de la force navale et de la force aérienne ainsi que l’inspecteur des FARDC ne sont pas de l’espace kasaïen. Mêmement pour le commissaire général de la Police nationale congolaise et l’inspecteur de la PNC. Tout comme le Conseil national de sécurité (CNS), l’Agence nationale de renseignements (ANR), la Direction générale des migrations (DGM) ne sont pas dirigés par des personnes du même coin que le président Tshisekedi.
L’Assemblée nationale, le Sénat et le gouvernement n’ont pas à leur tête les dirigeants du grand Kasaï. Au Gouvernement d’ailleurs, les trois de quatre vice-premiers ministres sont d’autres provinces que celles qui composent le grand Kasaï. Il en est de même pour beaucoup de structures d’appui à la démocratie, notamment le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), du Conseil social et économique qui n’ont pas des frères de Tshisekedi à la tête.
Dans la magistrature, les premiers présidents de la Cour de cassation et du Conseil d’Etat ainsi que la majorité des procureurs généraux ne sont pas ressortissant du grand Kasaï, un espace, il faut le souligner, composé de cinq provinces (Kasaï oriental, Kasaï central, Kasaï, Sankuru et Lomami) qui n’ont rien d’accointances familiales particulières avec Kabeya Kamuanga, le territoire natal ou d’origine de Félix Tshisekedi.
Il est de ce fait anormal, par manque de connaissances des notions ethnologiques, de vouloir mettre tous les peuples qui vivent dans ces cinq provinces dans l’unique panier des baluba. Un tetela de Katako Kombe ou de Lubefu au Sankuru, un Tshokwe de Tshikapa au Kasaï ou encore un Musala mpasu de Luiza au Kasaï central, n’est pas un luba du Kasaï oriental, province natale de Félix Tshisekedi. Alors, pourquoi un Tetela raterait-il un avantage politique s’il le méritait bien, tout simplement parce que un Mukwa Mulumba de Ngandajika a été bénéficiaire d’un quelconque avantage ? Qu’est-ce un Mukete a à avoir avec un Muluba de Kabeya Kamuanga ? L’ignorance de l’ethnologie qui caractérise les opposants au régime Tshisekedi, leur pousse à confondre les choses pour mettre les Songye, les Telela, les Kuba, les Lualua, les Tshokwe, les Kanyok, Les Sala mpasu, les Bindi… dans le même panier avec les Luba pour parler du tribalisme.
Par contre, ce sont les accusateurs M23-AFC de Tshisekedi qui font du tribalisme dans le petit espace qu’ils occupent. Au Nord-Kivu et au Sud-Kivu où plusieurs communautés cohabitent, des privilèges politiques et administratifs sont accordés à 80% aux seuls Tutsi. Le gouverneur et le vice-gouverneur à Goma sont d’une même communauté alors qu’il existe aussi des Nande, d’ailleurs majoritaires et des hutus dans cet espace sous leur occupation. Combien de généraux Hutus peut-on compter dans l’armée rwandaise qui les appuie ? C’est simple de constater que le tribalisme est chez eux et non chez Tshisekedi.