Identification pour suppression ou fusion des structures étatiques budgétivores : Point n’est besoin de chercher loin !

Dans sa communication au cours de la réunion du Conseil des ministres tenue vendredi 02 mai dernier, parlant des mesures urgentes additionnelles de redressement des finances publiques pour supporter le poids de la guerre, le président de la République a, selon le compte-rendu fait par le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, instruit le Gouvernement de lancer un processus d’identification des structures créées ces dernières années, notamment au sein des ministères, et d’analyser leur valeur ajoutée au regard des ressources qui leur sont allouées tant en termes de dépenses directes provenant du Trésor public qu’en ressources publiques indirectement mobilisées, alors qu’elles auraient pu être centralisées dans le compte général du Trésor. Cette identification dans un effort de rationalisation, fait savoir Patrick Muyaya, concerne aussi le cabinet du président de la République lui-même.

Du coup, des analystes et observateurs estiment qu’il n’y a pas besoin d’aller chercher loin d’autant plus que cette recommandation du président Félix Tshisekedi coïncide avec la dénonciation de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui a révélé qu’en cinq ans de premier mandat du président de la République, 53 nouveaux établissements publics avaient été créés par le gouvernement. « Donc, ce sont des gens qu’il faut payer. Et puis, on les crée en cours d’année, même pas de prévisions budgétaires. Ils commencent à recruter et ils n’ont même pas des cadres limites. Comment veux-tu qu’on puisse s’en sortir », s’est plaint l’ancien argentier national au cours d’une émission réalisée tout récemment avec la journaliste Paulette Kimuntu.

Ne pas aller chercher loin veut dire qu’il faut commencer par la présidence de la République où plusieurs structures ont été créées, dédoublant inutilement les services ou les ministères existants. C’est le cas par exemple de l’Agence congolaise de la transition écologique et du développement durable (ACTEDD) dont le job description devait être une activité au sein du ministère de l’Environnement et développement durable. Pareil pour l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC) dont la mission n’est pas différente à celle de l’Inspection générale des finances (IGF). Il est de même de la Coordination pour le changement des mentalités alors qu’il est ajouté au ministère de la Jeunesse, l’éveil patriotique et éducation à la citoyenneté. Il est aussi sans doute que le Conseil présidentiel de veille stratégique (CPVS) sombre et est inutilement budgétivore.

Toujours à la présidence de la République, le Conseil national de cyberdéfense (CNC) qui devait être un département de Conseil national de sécurité (CNS), non seulement jouit d’une autonomie administrative et financière qui l’a obligé de recruter des agents, mais confond parfois sa mission jusqu’à interpeller pour intimidation les hauts conseillers du CSAC.

La création au sein de l’ANR du Département d’Intelligence Économique et Financière (DIEF) qui fait le même travail que la CENAREF a engendré d’autres charges liées notamment au fonctionnement. A quoi sert le Conseil consultatif présidentiel pour le pacte national de l’Agriculture et de l’Alimentation (CCP-PNAA) quand ce travail est fait par le ministère de l’Agriculture qui a la sécurité alimentaire dans ses attributions ?

Voilà déjà quelques structures à bannir au niveau du cabinet du chef de l’Etat, en jetant également l’œil sur la liste des 53 établissements publics décriés par Nicolas Kazadi, lesquels ont été créés pendant le premier mandat de Fatshi.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une