Dans l’arène saoudienne de Riyad, le Congolais Martin Bakole et le Nigérian Efe Ajagba ont livré ce dimanche 04 mai à 1h00’ du matin, un duel de haute intensité conclu par un match nul logique.
Dix rounds disputés, un affrontement tendu, mais aucune domination claire : les juges ont tranché par une égalité parfaite. Ce résultat, plus révélateur qu’il n’y paraît, cristallise deux trajectoires bien distinctes.
Bakole, en quête de rédemption après sa chute face à Joseph Parker, voulait envoyer un message fort. Il envoie du volume 460 coups lancés, tente d’étouffer son adversaire, multiplie les tentatives au corps. Mais l’efficacité n’est pas au rendez-vous : seulement 145 coups réussis, contre 190 pour un Ajagba beaucoup plus chirurgical.
Le Nigérian, calme, discipliné, méthodique, répond avec rigueur. Moins prolifique en coups, mais plus précis, il cible la tête avec justesse (73 frappes puissantes contre 65 pour Bakole), gère le tempo, et impose une lecture froide du combat.

Si chaque reprise a offert son lot de tension, l’ascendant n’a jamais vraiment basculé. Bakole a montré du cœur, parfois même de l’inventivité, mais aussi des lacunes préoccupantes : enchaînements précipités, manque de lucidité dans les temps forts, et une incapacité à inverser la dynamique quand elle lui échappait. Il laisse l’impression d’un boxeur valeureux, mais pas encore prêt à reconquérir les sommets. Ce match nul ressemble à une pause : ni rechute, ni décollage.
À l’inverse, Ajagba continue sa progression discrète mais solide. Ce combat nul face à un adversaire expérimenté lui apporte du crédit. Sans briller, il confirme une chose : il est prêt pour le palier supérieur. Sa boxe sérieuse, sa précision, son calme sous pression sont des armes précieuses dans une catégorie où l’efficacité compte parfois plus que le spectacle. Dans les coulisses, certains parlent déjà de futurs combats face au top 10 mondial.
Ce match nul n’a pas accouché d’un vainqueur, mais a livré un verdict technique : Bakole doit évoluer, Ajagba avance. Le premier cherche encore la formule, le second semble l’avoir trouvée.
Chiffres clés : Bakole 460 coups lancés contre 451 d’Ajagba. Coups réussis : Bakole 145 contre 190 d’Ajagba. Coups puissants à la tête : Bakole 65 contre 73 d’Ajagba. Coups au corps : Bakole 17 contre 11 d’Ajagba.