Kinshasa : Le Collège Boboto bafoue la gratuité de l’enseignement de base

La situation telle qu’elle se passe au Collège Boboto, appellation en lingala qui signifie pourtant « l’amitié » ou encore « la bonté », s’avère dégueulasse. Le pouvoir de Mammon semble avoir pris de l’emprise sur les religieux catholiques jusqu’au point de sacrifier l’éducation des enfants, contrairement au comportement des missionnaires du temps colonial. Pour les responsables de cette école catholique, l’une des références de la capitale, c’est l’argent d’abord, oui l’argent, encore l’argent, rien que l’argent avant !

Tenez, déjà à l’année scolaire 2019-2020, la gratuité de l’enseignement avait belle et bien commencé dans toutes les écoles publiques et conventionnées. Malheureusement, au Collège Boboto les inscriptions d’élèves en première année qui se font comme d’habitude avant fin juillet, avaient obligé les élèves ayant réussi au test de payer la totalité de frais, c’est-à-dire 470 USD à cette époque-là. Bien que la gratuité ait débuté et que les écoles étaient obligés de restituer l’argent perçus aux parents, le Collège Boboto ne s’était pas livré à cet exercice. Les parents qui avaient tenté de rencontrer le recteur de l’époque, s’étaient butés au mur de non remboursement, sauf pour certains qui s’étaient décidés de voir le ministre de l’EPST de l’époque, Willy Bakonga.

Après la première année d’expérience de la gratuité, les parents constatèrent la négligence chez certains enseignants. Un comité de crise avait été mis en place dirigé par un parent, Me Gilbert, à l’année scolaire 2020-2021. Ce comité de crise avec le concours de quelques parents, a dû sensibilisé tous les autres parents à soutenir la gratuité, en versant néanmoins 150 USD pour suppléer au transport des enseignants. Ces 150 USD étant un don, ne revêtait pas un caractère obligatoire. Ce qui a fait certains ont pu verser quelque chose et d’autres rien du tout, soutenant que le gouvernement n’a rien demandé aux parents.

En 2021-2022, avec l’avènement d’un nouveau père recteur, le fameux comité de crise en accord avec le rectorat, a décidé de  contraindre les parents à payer obligatoirement les 150 USD au risque de voir l’enfant renvoyé du collège par de mécanismes que seul le comité de crise connaissait. 

A noter que depuis l’instauration de la gratuité, les inscriptions des élèves pour la première primaire était désormais conditionnées par le paiement obligatoire des 150 USD pour renflouer les finances du collège qui doit, semble-t-il, payé les enseignants avant d’aller en vacances. Une escroquerie à grande échelle parce qu’il y a eu des parents qui auraient même donné 500 USD par enfant pour « arracher » l’inscription, mais qu’ils n’ont pas pu avoir malheureusement.

Pendant que les parents pensaient qu’avec l’arrivée du nouveau père recteur à l’année scolaire 2023-2024, les choses iraient dans l’objectif de redorer l’image du Collège boboto, au contraire c’est le pire qui arriva. En 2024-2025, le nouveau père recteur et le comité des parents conduit toujours par l’avocat Gilbert sous arbre du collège, exigent aux parents de payer, outre les 150 USD de don devenu obligatoire, 100 USD dont le libellé est soit « solidarité », soit « construction » pour l’école primaire pourtant soumise à la gratuité instaurée par le président de la République. Bref, au Collège Boboto, les parents des élèves du primaire paient 250 USD pour l’année en cours et cela obligatoirement.

Au secondaire, malgré que le gouvernement ait fixé les frais à 300 USD, pour cette année au grand Collège, l’on paie 500 USD répartis de la manière suivante : 300 USD minerval tel que fixé par l’Etat, 100 USD de « solidarité » ou « construction » et pour les 100 USD restants, personne n’en connait le mobile et la destination, raconte un parent d’élève à Scoop RDC qui précise que pour accéder aux cotes de l’enfant, il faut avoir payé la totalité. Ce qui fâche beaucoup de parents qui interpelle le gouvernement via la ministre de l’EPST, Raïssa Malu, pour décourager, au besoin appeler des sanctions contre ceux qui bafouent la gratuité de l’enseignement de base prônée par le président de la République conformément à la Constitution, dans cet établissement conventionné catholique.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une