Bagarre à l’Assemblée provinciale de la Lomami : Deux députés poursuivis pour coups et blessures !

Une altercation d’une rare violence entre deux membres du Bureau de l’Assemblée provinciale de Lomami dont la vidéo circule sur les réseaux sociaux, secoue la scène politique congolaise.

Selon le récit d’un témoin qui s’est confié à Scoop RDC, il s’agit du vice-président et du rapporteur de cet organe délibérant de la Lomami à Kabinda, qui en sont venus aux mains.

Tout sera parti d’une supposée pétition initiée par les députés contre leur collègue vice-premier président du bureau. Celui-ci étant venu au siège de l’Assemblée, attendait son collègue rapporteur qu’il accusait d’instigateur de la menace de son éjection. Et lorsque le rapporteur est arrivé, le vice-premier président s’est dirigé vers son bureau et la dispute a commencé. S’en est suivi un échange des coups qui ont blessé l’un comme l’autre. Situation qui a poussé les gardes du corps de ces membres de lâcher quelques balles dans l’air.

Face à cette bavure, le ministre d’Etat de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, qui est d’ailleurs originaire de cette province, a réagi rapidement à travers un communiqué. Il annonce avoir instruit le procureur général près la Cour d’appel de Kabinda afin d’engager des poursuites judiciaires contre les deux députés incriminés. Le « Croco de Lubao » évoque des faits de coups et blessures en situation de flagrance. Ce qui permet une action immédiate sans demande de la levée d’immunités parlementaires. Une décision saluée par certains, critiquée par d’autres.

Gisèle Mfumuni, députée provinciale dans une autre circonscription, soutient l’initiative du ministre Mutamba :  « Ce genre de comportement déshonore notre institution. Il est temps que la violence cesse dans les hémicycles », a-t-elle déclaré avec fermeté.

Mais des voix s’élèvent également pour mettre en garde contre une éventuelle dérive : « Il faut que les poursuites soient justes et équitables, et non sélectives. La justice ne doit pas devenir un outil de règlement de comptes », avertit un analyste politique basé à Mbuji-Mayi.

Au-delà du scandale immédiat, l’affaire relance le débat sur l’éthique parlementaire, la discipline interne aux institutions et la responsabilité morale des élus. Ce genre d’incident met en lumière les tensions croissantes qui minent la cohésion au sein de certaines assemblées provinciales, et la nécessité d’une gouvernance plus rigoureuse.

Alors que la province de Lomami traverse une période politique délicate, les jours à venir seront déterminants pour évaluer non seulement la réactivité de la justice, mais aussi la capacité des institutions à préserver leur crédibilité et leur autorité morale.

  • Bendélé Ekweya té

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