Enlisement de la province du Sankuru : François Lendo interpelle vivement les jeunes

Depuis le démembrement des provinces intervenu en 2015, le Sankuru, issu de l’ancienne province du Kasaï oriental, a du mal, dix ans après, à se développer que ce soit sur le plan économique qu’infrastructurel. En lieu et place du progrès comme au Lualaba, en Ituri ou encore en Haut-Uele, le Sankuru régresse davantage et plonge de plus en plus dans la pauvreté. Situation qui ne laisse pas indifférent le journaliste François Lendo, celui-là même qui a évolué à un moment entre les jambes de Lambert Mende Omalanga, l’une des figures politiquement emblématiques de la province.

En effet, François Lendo estime, et d’ailleurs avec raison, que les « aînés » n’ont pas dans leurs querelles politiques parfois inutiles, aidé la province à décoller, mais l’ont par contre déstabilisée et continuent à la déstabiliser. Ce qui le révolte et le pousse à interpeller les jeunes comme lui à prendre conscience. Ci-dessous sa réflexion :

Aux jeunes intellectuels du Sankuru,   

De Berthold Ulungu à Joseph Mukumadi, en passant par Jules Lodi jusqu’à Victor Kitenge, quelles véritables retombées le Sankuru a-t-il réellement obtenues ? À qui profite la dynamique de changement et/ou la diabolisation de tous ces Gouverneurs ?

Et que dire de l’Assemblée provinciale dans tout cela ? Quel rôle a-t-elle véritablement joué ? A-t-elle assisté l’Exécutif dans sa mission régalienne ou constitue-t-elle la source des désordres qui caractérisent le sous-développement de la province du Sankuru ?

Chers jeunes, il est parfois facile de traiter l’histoire de notre province sous l’angle des intérêts personnels, qu’ils soient motivés par des considérations financières ou autres.

Rappelons qu’à une certaine époque, nous avions l’honorable Charles Pongo, surnommé le « 6ème doigt ». À un moment donné, on pensait que c’était lui l’homme par qui il fallait passer pour gouverner le Sankuru. Ensuite, il y a eu l’honorable Benoît Olamba, un nom qui reste gravé dans les mémoires des Sankurois pour avoir bloqué l’élection de Lambert Mende, défié Mukumadi, et finalement, connu la chute sous Jules Lodi. Ces deux présidents de l’assemblée du Sankuru, puissants à leur époque, peuvent aujourd’hui juger de leur propre héritage. Où sont-ils aujourd’hui ?

A nos députés provinciaux de 2023, rappelez-vous qu’un mandat d’élu n’est pas éternel. Dans cinq ans, vous serez à nouveau face à la population. Pensez au développement de notre province plutôt qu’à vos intérêts égoïstes. Le tout-puissant n’existe pas sur Terre ; seul Dieu demeure en cette position.

De mon point de vue, depuis le démembrement de la province, le Sankuru semble davantage être une affaire de Gouverneur et de l’assemblée provinciale. Ils semblent être les seuls à tirer profit des ressources du Sankuru.

Il est fait mention d’un confort factice, de flatteries et de glorifications. Pendant que certains accumulent richesses et s’offrent des vacances en Europe, en Asie et ailleurs, de nombreux jeunes restent dans le chômage, pris dans un cycle de flatterie sans débouchés.

Réfléchissons autrement…

François Lendo.

  • Bendélé Ekweya té

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