Partis officiellement pour participer aux obsèques de Pape François au Vatican, messeigneurs Fulgence Muteba et Donatien Nshole ont été aperçus, dimanche 27 avril à Doha au Qatar avec leur allié du Pacte social, le pasteur ECC Eric Nsenga.
Que sont allés faire ces hommes de Dieu chez l’émir Tamim ben Hamad Al Thani ? Difficile de deviner sur leur mission d’autant plus qu’elle n’était pas publiquement annoncée à l’opinion. Mais toujours est-il que celle-ci intervient après la signature de l’accord de trêve entre le gouvernement congolais et le M23-AFC d’une part, et la signature entre les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais d’une « Déclaration de principe » en vue du dialogue pour la paix à Washington aux États-Unis, les actes tendant tous à ramener la paix dans l’Est de la RDC. Une présence ecclésiastique à Doha qui donne ainsi lieu à des commentaires divers allant dans tous les sens *surtout qu’ils n’ont pas été invités et sont en train de solliciter une audience auprès de* l’émir, apprend le média en ligne.
Selon les analystes modérés qui accordent du crédit à ces trois hommes de Dieu, ils seraient dans leur logique de parachever une mission pastorale qu’ils se sont donné de trouver les voies et moyens pour ramener la paix dans la partie Est de la RDC en proie à une agression armée aux conséquences néfastes.
Par contre, pour les analystes très critiques décèlent dans le chef du trio Muteba-Nshole-Nsenga la détermination de ne pas s’avouer vaincu malgré le court-circuitage par les processus de Doha et de Washington. Ils tiennent coûte que coûte à parachever la mission leur confiée par le président rwandais et justifier les fonds reçus de lui, selon cette analyse critique. Se déplacer ainsi pendant que l’Eglise est en deuil, ajoute des soupçons de plus contre ces hommes de Dieu d’autant plus que déjà il y a un bémol sur le sponsoring de tous leurs déplacements quelquefois dans des jets privés par le président Kagame et leur penchant pour protéger et sauver le duo Katumbi-Kabila dont la connivence avec le Rwanda et le M23-AFC est dénoncée et décriée par le régime au pouvoir.
En effet, depuis la mort du pape François, toutes les questions politiques suivies par le Vatican sont en principe en berne. Ce qui explique la démission déposée par le secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin. Le C9 auquel appartenait le cardinal Ambongo, est aussi tombé. Or l’influence du cardinal Ambongo que Kagame et Kabila exploiteraient pour faire passer le double plan de la propension de l’agression et de l’impératif du dialogue, est en difficulté avec beaucoup plus de chance de tomber caduque. Surtout qu’avant la semaine sainte, le cardinal Parolin, ancien secrétaire d’Etat, avait bien signifié au cardinal Fridolin de ne plus prétendre imposer leur initiative du Pacte social au chef de l’Etat.
Si alors Doha accepte de recevoir la délégation CENCO-ECC, cela surprendra le Vatican et les USA qui ont fait parvenir déjà le message au chef de l’Etat congolais de ne plus laisser évoluer cette initiative de l’Eglise catholique congolaise appuyée par l’ECC. Par-là, si Nshole et Muteba s’évertuent à poser des actes contre le régime Tshisekedi à Doha aujourd’hui, aucune instance du Vatican ne saura intervenir en faveur du chef de l’Etat. Voilà pourquoi c’est très risqué de laisser le Qatar de s’afficher même en photos avec cette délégation CENCO-ECC qui chercherait à restructurer la médiation pour la faire muer en Comité International de Médiation sous l’égide du Qatar avec l´appui des acteurs internationaux et un comité national mais chapeauté par CENCO-ECC dont la crédibilité de la démarche est mise en mal.