Inondations à Kinshasa : Le gouvernement Suminwa sonne l’heure du sursaut 

Le choc passé, place à l’action. Face aux ravages causés par les dernières inondations à Kinshasa, le gouvernement congolais promet une riposte ferme, structurée et durable. Sous l’impulsion du président Félix Tshisekedi, le gouvernement de Judith Suminwa entend rompre avec la gestion approximative du passé.

Kinshasa pleure encore ses morts, la désolation est immense. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville ont laissé derrière elles un triste cortège de désolation : mort d’hommes, habitations détruites, voies inaccessibles, familles déplacées. Mais cette fois, jurent les autorités, l’alerte ne restera pas lettre morte.

C’est pourquoi, jeudi 24 avril dernier, le ministre d’État à l’Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo, et son collègue de la Communication et des médias, Patrick Muyaya, ont pris la parole lors d’un briefing conjoint. À leurs côtés, le poids d’une promesse : celle de ne plus subir, mais de prévenir.

Un plan d’urgence à large spectre 

Dans la foulée des inondations, un plan d’urgence a été conçu. Piloté par un comité de crise inter institutionnelle, il repose sur une approche transversale et pragmatique. L’idée est simple : chaque ministère doit jouer sa partition.

Curage des caniveaux, surveillance stricte des zones non constructibles, interdiction de bâtir dans les sites à risque, construction de logements sociaux, création de brigades médicales d’intervention, stock de médicaments décentralisé… Le dispositif se veut complet.

« Chaque province doit être capable de répondre rapidement en cas de crise », a souligné Guy Loando. En ligne de mire : la formation de professionnels aguerris, aptes à intervenir dans des contextes extrêmes évacuations, premiers secours, logistique d’urgence.

Pour le gouvernement, il est temps de remettre de l’ordre. L’urbanisation sauvage a gagné du terrain.

« Trop de familles construisent sur des sites interdits, parfois sans la moindre autorisation. Ces erreurs coûtent des vies », a martelé Guy Loando. Désormais, toute construction illégale sur un site non aedificandi sera démolie. Le ministre des Affaires foncières, lui, a obtenu l’exécution ferme de l’arrêté contre les morcellements illicites.

Le ministère de l’Environnement a, quant à lui, engagé une réflexion sur la collecte régulière des déchets, identifiés comme l’un des facteurs majeurs de l’obstruction des drains.

De son côté, Patrick Muyaya affirme que  l’information, c’est le premier secours . 

Une vaste campagne d’éducation civique va être lancée. Objectif : enseigner aux citoyens les bons réflexes en cas de catastrophe.

« On ne peut pas arrêter la pluie, mais on peut éviter qu’elle nous emporte », a déclaré Patrick Muyaya, en appelant à une nouvelle culture de la prévention.

Passant de la promesse à l’épreuve du terrain, ces annonces marquent un tournant. Une ambition claire : remplacer l’improvisation par l’anticipation.

 Mais au-delà des discours, c’est la capacité du gouvernement à traduire ces mesures sur le terrain qui sera scrutée. Dans un pays où la fatalité s’est trop longtemps imposée, la population attend des actes  concrets, durables, visibles. Reste à espérer que cette fois, les mots ne s’effaceront pas sous la prochaine pluie.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une