C’est par le biais de leur avocat-conseil, Me Mpoyi Mitondo, que mesdames Bdier Lama et Olga Phemba mises en cause dans l’article de Scoop RDC intitulé « Déguerpissement du CNT : La PM Suminwa signe un gros scandale au profit des mafieuses », ont réagi ce vendredi 25 avril 2025. Ci-dessous leur mise au point suivie d’une note de rédaction :
Réponse à l’article de presse intitulé : « Déguerpissement du CNT : La PM SUMINWA signe un gros scandale au profit des mafieuses », publié par le média en ligne SCOOPRDC en date du 24 avril 2025 sur internet dont suit la référence https://phoenix-browser.com/BQHPdr86Ad6
Nous avons pris connaissance de l’article ci-évoqué qui condamne à tort la démarche de la Première Ministre Judith SUMINWA et qui fait passer Mesdames BDEIR LAMA et Olga PHEMBA pour des mafieuses, alors que la vérité est toute autre. Nous préférons apporter quelques mises au point de taille en rapport avec ce dossier afin de révéler à l’opinion publique la réalité qui se cache derrière ce conflit, en commençant par en donner une brève historique.
La parcelle évoquée dans l’article précité porte le numéro 6326 du plan cadastral de la Commune de Gombe et est couverte à ce jour par le certificat d’enregistrement vol. AGL558 folio 14 du 14 mai 2021 établi aux noms des Dames BDEIR LAMA et olga NGOMA PHEMBA. Au départ, elle faisait partie du domaine foncier et immobilier privé de l’Etat avant 2015, comme l’atteste l’Arrêté ministériel n° CAB/MIN.ATUHITPR/020/2013 du 24 septembre 2013 portant identification du patrimoine immobilier du domaine privé de l’Etat dans la ville de Kinshasa.
Cette parcelle fut désaffectée, retirée dudit domaine puis cédée à titre de compensation entre l’Etat congolais et Monsieur Joseph Keller, en vertu de l’Arrêté ministériel n°0014/CAB/MIN-ATUH/2015 du 27 mai 2015 portant désaffectation et attribution d’une maison du domaine privé de l’Etat dans la Ville Province de Kinshasa, publié au Journal Officiel de la République Démocratique du Congo, dans son numéro 15 du 1er août 2015, colonnes 126 à 128.
Il est important de relever que Monsieur Joseph KELLER avait cédé à l’Ambassade de Chine en République Démocratique du Congo, sur demande de l’Etat congolais, ses droits fonciers et immobiliers sur la parcelle portant le numéro 7920 du plan cadastral de la commune de la Gombe, alors qu’il en était détenteur des droits en vertu des certificats d’enregistrement Vol. AL 385 folio 170 et Vol. AL 387 folio 121 établis en son nom. Pour compenser sa perte et le remercier d’avoir évité à l’Etat congolais un incident diplomatique avec la République Populaire de Chine, le Gouvernement de la RDC leva en pleins Conseils des Ministres tenus respectivement le 17 et le 20 décembre 2010, l’option de lui attribuer la parcelle en cause dans ce dossier.
Depuis 2015, Monsieur Joseph KELLER devint concessionnaire de cette parcelle et fut confirmé dans ce droit à travers un certificat d’enregistrement établi en son nom par le Conservateur des titres immobiliers de Gombe. Cette parcelle a depuis lors connu plusieurs mutations depuis 2015 avant son acquisition par mes clientes précitées en 2021.
Quelques temps après l’achat de cette parcelle par Mesdames BDEIR LAMA et Olga NGOMA PHEMBA et l’obtention du certificat d’enregistrement vol. AGL558 folio 14 du 14 mai 2021 établi en leurs noms à la suite de la mutation opérée par les services des titres immobiliers de Gombe, sans qu’elles ne soient régulièrement invitées par les services administratifs compétents, elles ont été surprises de constater qu’à l’initiative du Ministre d’état à l’Urbanisme et Habitat, son excellence Pius MUABILU MBAYO MUKALA, un Etablissement public relevant du ministère de la recherche scientifique, en l’occurrence le Centre National de Télédétection (CNT en sigle) occupait les lieux, sans titre ni droits.
A cet effet, plusieurs correspondances furent adressées au CNT et à toutes les autorités compétentes du pays concernées, en vue d’élucider cette occupation totalement frauduleuse. Il s’est avérée que, malgré le fait d’avoir attribué la parcelle à titre de compensation à Monsieur Joseph KELLER depuis des lustres, l’Etat congolais a, par le truchement du Ministre de l’urbanisme, commis l’erreur de répertorier à nouveau cette parcelle parmi les biens immobiliers de l’Etat et d’y installer malencontreusement le CNT. Y a-t-il lieu, dans un Etat de droit, de tolérer ou d’encaisser que l’Etat commette ce genre d’erreurs et de le laisser porter aussi gravement atteinte aux droits légitimes garantis aux particuliers ?
Face à cet acte irresponsable du Ministre de l’urbanisme qui, à travers une simple lettre d’attribution, a installé un Etablissement public dans l’immeuble qui n’appartient pas à l’Etat ; devant l’impasse de l’inaction de la part des autorités politico-administratives, mes clientes ont initié une action en déguerpissement devant le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe sous RC 125 484 et ont eu gain de cause. Quoi de plus normal ! La justice n’existe pas pour valider les erreurs du Gouvernement et permettre à ce dernier de marcher abusivement sur les droits des citoyens.
L’Etat n’a pas le droit de répertorier parmi ses biens immobiliers un immeuble qu’il a par le passé régulièrement désaffecté et attribué à un particulier. En le faisant, le Ministre de l’Urbanisme a commis une simple erreur dont les plus grandes victimes sont mes clientes qui ont à régulièrement acquis cette parcelle. Plusieurs tentatives de mes clientes en vue de trouver une voie de sortie honorable et à l’amiable en saisissant plusieurs autorités du pays, voire la Présidence de la République pour la correction de cette erreur et injustice, se sont avérées vaines.
Les instances gouvernementales saisies à cet effet n’ont pas eu la décence d’affronter la dure vérité qui n’est autre que celle de constater que par l’erreur de l’Etat, deux particuliers sont en train d’être évincé et un partenariat avec un Etat ami à la RDC est menacé. Mais un droit reste un droit, même si il touche les sensibilités. Doit-on sacrifier les droits légitimes de deux personnes humaines pour ménager l’Etat dans son erreur ou pour préserver ses relations avec le Japon ?
Ainsi, saisi de la question du déguerpissement du CNT qui occupe irrégulièrement une parcelle appartenant à autrui et qui est en train d’y faire ériger un immeuble, la Première Ministre a eu le courage que plusieurs autorités n’ont pas daigné exprimer jusqu’à ce jour. Toutes les pièces étant réunies pour conforter que cette parcelle revient à Mesdames BDEIR LAMA et Olga PHEMBA et devant la dure réalité de déguerpir un Etablissement public le CNT, elle a enjoint au MINETAT, Ministre de la Justice, à travers sa correspondance référencée CAB/PM/DIRCABA/PAJD/PR/GNI/2025/798 du 17 mars 2025, de suivre le dossier et de lui faire rapport. Cette démarche de la Première Ministre relève de la bravoure et témoigne un grand respect pour les droits humains car, nul ne peut attenter aux droits réels légitimement acquis par les personnes physiques, pas même l’Etat. Nous espérons que cette démarche aboutira et que mes clientes préjudiciées seront rétablies dans leurs droits.
Maître MPOYI MITONDO/Avocat au Barreau de Kinshasa-Gombe (ONA/7828).
NDLR : Scoop RDC prend acte de cette mise au point faite par Mesdames Bdier Lama et Olga Phemba. Cependant le média en ligne observe que les clientes de Me Mpoyi Mitondo n’ont pas révélé à l’opinion que la personne vendeuse de cette parcelle auprès de qui elles l’auraient achetée, s’appelle Kalev Mutondo. Or, personne n’ignore les méthodes intimidantes de ce numéro 1 de l’Agence nationale de renseignements (ANR) qui, par sa position de force sous Kabila, se serait indûment attribué cette propriété de l’Etat comme d’ailleurs beaucoup d’autorités déguerpies par la suite par Pius Muabilu sous Tshisekedi, l’avaient fait pendant le régime passé. C’est le cas par exemple de Emmanuel Shadari et de Joseph Kokonyangi.
Le ministère de l’Urbanisme et habitat que ce dernier, Kokonyangi donc, a dirigé jusqu’à la fin du mandat de Joseph Kabila, a des experts chevronnés qui ne puissent pas commettre l’erreur d’inventorier et répertorier une parcelle déjà désaffectées comme le soutiennent les clientes de Me Mpoyi. C’est aussi curieux que les acquéreuses qui déclarent l’avoir achetée et avoir obtenu le certificat d’enregistrement en 2021, ne la mettent pas en valeur car, au moment où Pius Muabila l’avait attribuée au CNT en 2022, soit une année durant, elle était inhabitée, abandonnée à la merci des hautes herbes, en plein Gombe. C’est vraiment curieux quand même. L’on suppose qu’elles sont, dans leur affinité avec la première ministre, en train de vouloir aider d’une façon ou d’une autre dans ce dossier, sieur Kalev Mutondo devenu un lion affaibli et sans dents.
En effet, ce n’est pas par bravoure et courage que plusieurs autorités n’ont pas daigné exprimer comme le prétend Me Mpoyi, que la première ministre s’est impliquée dans ce dossier. C’est plutôt par affinité des relations tribalo-amicales qu’elle et son mari entretiennent avec Mme Olga Phemba. De sources sûres, elles sont dans leur association des femmes du Kongo central et puis dans celle des « Bruxellois ». C’est qui justifierait la promptitude de la PM à intervenir.
N’empêche, étant donné que l’Etat congolais avait évité un incident diplomatique avec la Chine comme relaté dans la mise au point, autant, si le récit est vrai, il l’évitera aussi avec le Japon qui, par l’entremise de son agence JICA, érige dans le cadre de la coopération et ce, à titre gratuit, un immeuble pour le CNT et dont les travaux sont déjà au cinquième étage. Arrêter ces travaux préjudiciera le CNT qui, depuis 2011 a souffert, non seulement du manque des locaux, mais aussi était privé des équipements et matériels du partenaire japonais qui le conditionnait par l’obtention du CNT des autorités congolaises de son propre siège. L’Etat qui a beaucoup de parcelles à la Gombe trouvera aux clientes de Me Mpoyi Mitondo, une autre en compensation comme cela a été fait à l’époque avec Joseph Keller ce, après que le minétat de la Justice, Constant Mutamba, a minutieusement étudié le dossier en y associant le ministre de l’Urbanisme et habitat et celui des Affaires foncières.