Il s’est tenu ce mardi 15 avril 2025 à Kinshasa, la 16ième réunion des ministres du Commerce des pays de l’Union africaine, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Cette rencontre ministérielle est l’aboutissement de cinq réunions d’experts et hauts fonctionnaires de la ZLECAF tenues dans la capitale congolaise du 7 au 13 avril 2025.
D’après le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, cette 16ième réunion devait notamment examiner les droits de douanes, les systèmes de garantie du transit, le système panafricain de paiement, le commerce des services, les dispositions relatives au règlement des différends, le pacte africain sur le secteur automobile et bien d’autres questions sans oublier l’étude des mesures américaines relatives à la hausse des droits de douane et l’incidence sur les économies africaines.
Vantant l’Accord de la ZLECAF comme un projet phare de l’agenda 2063 de l’Union africaine qui est entré en vigueur en 2019, Julien Paluku a indiqué qu’il vise à établir un marché unique pour les biens et les services, mieux il vise la libre circulation des personnes et des capitaux ou encore la création d’une union douanière afin de rationaliser le commerce sur le continent africain. Simplement dit, les pays africains ont accepté de ne pas appliquer les frais de douane à l’importation sur certains produits clairement indiqués.
Le principe étant que chaque pays doit établir la liste complète de tous ses produits devant faire l’objet des échanges interafricains, avec la latitude de choisir 3% de ceux qui ne seront pas concernés par le démantèlement tarifaire au regard de leur importance dans la construction de l’économie nationale, la RDC qui a 6.439 produits à offrir sur le marché africain, a expliqué Julien Paluku, verra 209 de ces produits pas concernés par la suppression des droits douaniers. Il a précisé qu’au terme de cet accord, la période d’ouverture totale des frontières africaines est de 15 ans, soit de 2021 à 2036.

Ainsi, renseigne Julien Paluku, dans la perspective de construire une RDC résiliente, plusieurs instruments sont mis en place en vue de la préparer à l’ouverture prochaine et totale des frontières d’ici 2036. C’est notamment le Plan national stratégique de développement révisé tous les quatre ans ; le Plan stratégique de transformation agricole ; le Plan directeur d’industrialisation ; le Plan national des infrastructures routières ; et le Plan national stratégique de promotion des exportations et de diversité des marchés.
Pour Julien Paluku, dans cet environnement plein d’espoir pour l’Afrique, en ce 21ième siècle, il n’y a plus d’agression acceptable ni de visée expansionniste tolérable dans une Afrique qui se veut intégrée et ouverte, sauf si on incarne l’esprit rétrograde des années hitlériennes. Allusion faite au Rwanda qui, accuse-t-il, lorgne sur les terres et les minerais dans les encablures de l’Est du Congo.
Quant au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, qui a pris aussi la parole à ces assises, il a appelé tous les 54 pays de l’Afrique à l’union des forces pour faire de la ZLECAF un succès. Le président congolais estime qu’avec sa jeunesse dynamique, ses ressources naturelles incomparables et son potentiel économique immense, l’Afrique ne demande qu’à s’émanciper des chaînes du passé pour écrire un avenir de progrès et de dignité.
« Mais cet avenir ne peut se bâtir dans l’isolement. La coopération entre nos nations est une nécessité vitale pour transformer nos atouts en leviers de développement inclusif. La Zone de libre-échange continentale africaine est l’incarnation de cette ambition collective », a déclaré Félix Tshisekedi avant de préconiser l’investissement dans les infrastructures transfrontalières, l’harmonisation des réglementations et le soutien aux entreprises africaines pour qu’elles conquièrent le marché africain.
« L’Afrique que nous construisons aujourd’hui est celle de l’espoir, de l’unité et de la prospérité partagée. La ZLECAF est notre outil pour y parvenir, un pont vers un avenir où chaque Africain pourra vivre dignement des fruits de son travail », a conclu le président congolais, espérant que cette 16ième réunion des ministres du Commerce de l’Union africaine sera une étape décisive vers la réalisation d’un rêve commun, celui d’une Afrique forte, unie et prospère.