Secteur financier : Les déboires des clients des banques en RDC (témoignage d’un salarié)

« Ça révolte à un certain moment avec les banques locales », s’indigne Caniche Mukongo Shambuyi, journaliste à Radio Okapi sur sa page Facebook avant d’exposer ses déboires qui sont d’ailleurs communs à tous les clients des banques commerciales opérant en RDC.

« Tu travailles dur pour mériter un salaire, mais le moment venu pour avoir accès à ton argent, c’est toujours compliqué. Tu arrives au distributeur automatique (ATM), après avoir introduit la carte, tu as un message comme celui-ci : ‘’Désolé, les retraits de l’argent sont temporairement indisponibles. Voulez-vous effectuer une autre transaction ?’’  Merde ! quelle autre transaction que je suis venu effectuer ici, si pas le retrait de l’argent », déplore ce journaliste sportif.

Et de continuer : « Ensuite il faut faire maintenant la queue sous soleil  pour entrer à l’intérieur de la banque afin de retirer l’argent auprès d’un agent. Entretemps, devant la banque, aucun respect ni considération dans le traitement des gens de la part des agents de la sécurité (Police et Delta) qui n’ont signé aucun contrat avec toi. Ils affichent une attitude du genre, tu dois supplier l’un d’eux avant qu’ils viennent à ton secours, comme si tu es à la recherche de l’aider.

Une fois à l’intérieur de la banque, tu trouves un grand nombre de gens plus qu’à l’extérieur. Un calme total, tout le monde concentré sur son smartphone, en dehors des bruits des machines à compter les billets (l’argent), et quelques sonneries de smartphones  des gens qui ne savent pas mettre leurs téléphones en mode vibreur. 

Le temps de t’adapter un moment avec les froids des splits (climatiseurs), tu entends une petite voix et faible de la caissière (comme quelqu’un qui n’a pas mangé à cause de Ramadan ou encore malade) : numéro 21 au guichet C.

Du coup, tu regardes le jeton entre tes mains, tu te rends compte que tu as le numéro 73. C’est-à-dire devant toi, il y a encore 52 personnes. Tu regardes la montre, il est 13h55’, c’est-à-dire tu risques de rester à cet endroit jusqu’à 17h00’ à la fermeture de la banque.

Mon Dieu qu’est-ce que je suis venu faire ici , tu te poses une question et tu réponds toi-même : je suis venu chercher l’argent.

L’argent oui, mais à quel prix ? Pourquoi souffrir plusieurs fois ? Pour avoir l’argent, il faut souffrir. En travaillant, pour retirer ton salaire (l’argent) à la banque, il faut souffrir. Pour dépenser, il faut souffrir. Plus grave, lorsque tu donnes à quelqu’un un certain montant, tu as une déclaration du genre : « MBONGO NIONSO YANGO OYO ? ». Pourquoi le monde est injuste comme ça ? » 

Il est vrai que les banques sont très capitalistes et ne veulent pas beaucoup dépenser. Mais améliorer les conditions de ceux qui vous apportent de l’argent, devra être la priorité de chacune pour éviter ce genre des plaintes des clients. Ne dit-on pas en Lingala : « liesa mpunda, mpunda aliesa yo », comme pour dire : « nourris bien le cheval pour qu’il te rende un bon service (te porter sans se fatiguer) ».

  • Bendélé Ekweya té

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