Il est des hommes avec H majuscule, qui ne cachent pas publiquement leurs frustrations, surtout quand ils s’estiment dans leurs droits : Modeste Bahati. Le deuxième vice-président du Sénat et autorité morale du regroupement politique AFDC-A l’a fait savoir à la presse, lundi 24 mars dernier, à la sortie de sa rencontre avec le professeur Eberande Kolongele, Conseiller spécial du président de la République Félix Tshisekedi, chargé de mener les consultations politiques en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale.
En effet, parmi les matières abordées avec le spécial de Fatshi, Modeste Bahati confirme avoir dénoncé l’imposture mégalomaniaque du professeur André Mbata qui s’est fait passer secrétaire permanent de l’Union sacrée de la nation, plateforme politique alignée derrière le président Tshisekedi.
« Nous avons également échangé sur l’Union sacrée telle que présentée. Et nous, au niveau de l’AFDC-A, nous avons encore de choses à dire là-dessus, et surtout à la suite du comportement du secrétaire permanent qui se met au-dessus de chefs de partis politiques et de chefs de regroupements politiques. Ça, c’est quelque chose d’inacceptable. Un secrétaire reste un secrétaire, ce n’est pas à lui de se donner le rôle de dirigeant, il prend même le rôle du chef de l’Etat par moment. Et nous avons dit que cela aussi peut être une source des frustrations », a déclaré sans ambages Modeste Bahati à propos du comportement d’André Mbata.
Et d’ajouter : « Nous avons pensé qu’il fallait beaucoup de considérations pour les partenaires et les alliés politiques et surtout éviter les débauchages parce que de plus en plus, nous avons constaté qu’il y a une floraison des flatteurs et courtisans, et je crois qu’il ne faut pas trop écouter les courtisans, il faut voir les gens qui travaillent réellement pour cimenter la cohésion nationale ».
Il faut noter que Modeste Bahati n’est pas le seul à décrier le comportement maladroit du professeur André Mbata dans l’élargissement du présidium de l’USN. Steve Mbikayi, Justin Bitakwira, Willy Mishiki et autres n’ont pas gardé leurs langues en poche pour dénoncer un abus de pouvoir et un hold-up opéré par l’ancien vice-premier président de l’Assemblée nationale qui pensait avec fermeté et était très sûr en s’attribuant la fonction de secrétaire permanent de l’USN, que c’est lui qui allait mener les consultations politiques décidées par le président Tshisekedi. Mais ce dernier l’a véritablement court-circuité en confiant cette mission à son Conseiller spécial en matière de sécurité. Coup de massue qui a certainement rendu André Mbata malade d’autant plus que son rêve le plus caressé s’est brisé.
