Plainte contre le journaliste Gauthier Sey : Les avocats veulent truander Modeste Bahati

Réputé comme pacifiste et démocrate, personne ne voit le deuxième vice-président du Sénat, un fin politique comme Modeste Bahati prendre l’initiative de porter plainte contre un journaliste, et pire de lui réclamer pince-sans-rire 100 mille dollars américains de dommage et intérêt, parce que critiqué dans les médias. C’est certainement l’œuvre des avocats habituellement en quête d’argent, qui ont fabriqué cette plainte sous citation directe pour que le journaliste comparaisse à l’audience publique fixée le 18 mars prochain au Tripaix de Kinshasa/Gombe, en vue de truander l’ancien président du sénat sous le premier mandat de Félix Tshisekedi.

Non sans raison, car ce que le journaliste Gauthier Sey a déclaré sur le silence remarqué et étonnant de Modeste Bahati, d’ailleurs qui n’est pas le seul parmi les Kivutiens, après la prise de la ville de Goma, beaucoup des médias, notamment le nôtre Scooprdc.net, l’ont aussi écrit (lire les articles de Scoop RDC : Situation dans l’Est de la RDC : Le « vieux Maradona » en « mode avion » et Agression rwandaise contre la RDC : Modeste Bahati prend-il déjà malignement le large ?).

Ci-dessous, les propos de Gauthier Sey dans l’émission Canal presse animée par Jules Bulembi sur la chaîne Canal Kin qualifiés par les avocats de diffamatoires pour exiger 100 mille USD :

A analyser ces propos, bien que le journaliste Gauthier Sey ait cité Modeste Bahati, il a généralisé le cas à tous les politiciens taiseux, particulièrement du Nord et Sud-Kivu qui ont des investissements dans ces deux provinces et qui, depuis la prise de Goma et Bukavu ne se font pas sentir avec force énergie dans leurs déclarations pour condamner à haute voix l’agression rwandaise couverte par les marionnettes du M23-AFC.   

De nombreux défenseurs de la liberté de la presse et de la justice s’élèvent contre cette demande d’indemnisation de 100 mille USD qui semble disproportionnée, notamment au regard de la situation politique actuelle en République Démocratique du Congo. Pour eux, l’attaque judiciaire contre Sey n’est pas simplement une question de diffamation, mais une tentative de faire taire la voix de ceux qui dénoncent les injustices et l’impact des conflits dans l’Est du pays. Ce qui ne ressemble pas à Modeste Bahati, à moins que le « vieux Maradona » ait changé comme un caméléon. Ce qui serait étonnant.

La réparation s’il en faut comme l’évoque la plainte en citation directe, serait un démenti sur le même plateau de télévision pour démontrer le contraire au journaliste « diffamateur », s’il est vraiment. Faire le contraire et attester l’argument soutenu par les avocats selon lequel Gauthier Sey aurait mis en danger la réputation d’un haut fonctionnaire de l’État semble, sauterait aux yeux de tous comme une intimidation pour censurer un journaliste dont le seul tort est d’avoir soulevé des interrogations dérangeantes sur le comportement d’un homme politique devenu taiseux depuis un certain temps. Les avocats de Modeste Bahati devront savoir que le temps actuel où le pays est gravement agressé, ne se prête pas aux querelles inutiles.

  • Bendélé Ekweya té

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