Contrôle et audit des recettes de « kikalungu » perçues par la nébuleuse IBNN/CAR : L’Assemblée provinciale de Kinshasa vivement interpellée !

A tort ou à raison, les camionnettes remorqueuses communément appelées à Kinshasa « kikalungu » de la société IBNN/CAR sous escorte des policiers, ramassent quotidiennement des véhicules des particuliers dans beaucoup de communes de Kinshasa, notamment à  Bandal, Kintambo, Gombe…, leurs champs d’opération bien remarqués, qu’elles acheminent vers différentes fourrières, sous prétexte de « mauvais stationnement ».

Cette opération curieusement méconnue officiellement par l’hôtel de ville de Kinshasa interrogé par Scoop RDC, se fait étonnement avec la bénédiction du ministère provincial de l’Intérieur qui a signé un contrat de partenariat avec cette société IBNN, la quittance de perception faisant foi.

Si l’amende de « mauvais stationnement » est payée à la police à des taux variés, allant de 20 USD à 35 USD, celle du remorquage est fixée à 100 USD et perçue par des agents sans identité bien connue. Tantôt ils sont de IBNN/Cars, tantôt ils sont de l’hôtel de ville.

Mais ce qui choque dans cette opération qui frise l’arnaque, ce que la perception de l’argent d’amende se fait à la main, en l’absence totale d’un agent de la DGRAD, régie reconnue officiellement et légalement pour la perception de cette catégorie de recettes à diriger directement vers le trésor public. Voilà qui pousse beaucoup de Kinois, particulièrement les victimes automobilistes qui, comme des chats échaudés craignent l’eau froide à cause du mauvais souvenir de la taxe RAM (Registre des appareils mobiles) gérée avec opacité par la nébuleuse 5C Energy, à interpeller l’Assemblée provinciale de Kinshasa de constituer une commission d’enquête pour en savoir assez sur la gestion notamment de 100 USD perçus sur chaque véhicule conduit à la fourrière.

Si pour l’amende revenant à la police et les frais de fourrière, l’opacité de la gestion est légendairement connue, pour le deal entre IBNN/Car et le ministère provincial de l’intérieur dirigé d’ailleurs par Thierry Tshitenge Kabuya de l’UDPS, parti au pouvoir qui a lutté pendant 37 ans pour la démocratie et la bonne gouvernance, les Kinois veulent coûte que coûte savoir la clé de répartition de ces 100 USD. Comment sont-ils ventilés ? Combien pour le ministère de l’Intérieur ? Combien pour l’Hôtel de ville même si le cabinet du gouverneur déclare le gouverneur ignorant de ce contrat ? Combien pour IBNN/Car qui paraît sans doute comme une nébuleuse. Non sans raison, car sans adresse connue, cette société n’est pas même reconnue par Google et ses numéros d’impôt et RCCM affichés sur la quittance, ne sont pas retraçables sur les sites web de la Direction générale des impôts (DGI) et du Guichet unique de création des entreprises (GUCE).

Un pareil exercice de la part des élus provinciaux qui n’est pas pour eux une mer à boire, épargnerait la ville du coulage des recettes. Car, les calculs simples faits par Scoop RDC sur base de ses enquêtes, c’est au moins 100 véhicules qui sont conduits à des fourrières à la police Mbata de Bandal, à la Police de Kintambo/Magasin, au Camp Lufungula, au Camp Mobutu à Lemba, etc. Ce qui fait au moins 10.000 USD perçus journellement par le duo IBNN/Car – ministère provincial de l’Intérieur, soit 260.000 USD/mois ou encore 3.120.000/année. C’est une cagnotte importante dont la gestion ne doit pas échapper à l’organe délibérant, en ce moment où la province-ville de Kinshasa a cruellement besoin d’argent pour faire face à des multiples défis.

Dossier à suivre.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une