Ils ont démontré leur témérité en braquant en pleine journée un shop à la place mouvementée comme le rond-point Huileries, croyant être des « gangs de film » comme les Kinois aiment le dire. Mais c’était minimiser à tort l’efficacité de l’opération « Ndobo » (hameçon) initiée par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, pour traquer et neutraliser tous les bandits dans la ville de Kinshasa.
En effet, la Police nationale congolaise a mis la main sur les criminels armés, auteurs du braquage du 17 février dernier dans un shop au rond-point Huileries. Au nombre de 8, ces malfrats dont une femme enceinte ayant aussi emporté une grosse somme d’argent à la Lounge-bar du boxeur Martin Bakole dans ce même coin de Kinshasa, sont jugés au tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe en procédure de fragrance. Comparaissent devant ce tribunal, Ekombe Kakenza Carmel, Shambuyi Kasongo Luzolo Patrick, Lumbu Bakambana Jordan, Kayembe Bukasa Francis, Miya Kombe Moïse alias Moussa, Mpanzu Mbongo Héritier, Mambuku Makaya Laurent et Akatshi Woto Pistou.
Ce procès qui a débuté mardi 04 mars, s’est déroulé devant le patron de la sécurité nationale, Jacquemain Shabani, du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Constant Mutamba, et du gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba. Ces personnes sont jugées pour les infractions d’association des malfaiteurs (tous), de terrorisme ( sauf Ekombe) et de détention illégale d’armes de guerre (Ekombe seulement).

Le VPM Jacquemain Shabani et le gouverneur Daniel Bumba assistant à l’audience
Si aucun des prévenus n’a reconnu avoir participé à ce braquage, plusieurs d’entre eux, répondant aux questions des juges, du ministère public et des parties civiles, ont cependant avoué faire partie des réseaux criminels.
Le nommé Akatshi Woto Pitshou par exemple, a reconnu s’être rendu chez la prévenue Ekombe Kakenza Carmel chercher une armée à feu qu’il a remise à Wata Mastor, le chef de cette bande criminelle en cavale. C’est lui qu’on voit en train de tirer les coups de feu en cascade dans la vidéo du crime devenue virale sur les réseaux sociaux.
Quant à Ekombe Kakenza Carmel, elle a reconnu avoir remis un sac à Akatshi Woto Pitshou, prétextant « sans en connaître le contenu ». Elle a déclaré ledit sac lui a été laissé par son copain qui se trouve actuellement en Angola.
Passant aussi aux aveux sur ses activités criminelles, Mambuku Makaya Laurent, arrêté au même moment que Akatshi Woto Pitshou, a avoué avoir écrasé son téléphone au moment de l’arrestation, parce qu’il contenait une conversation suspecte avec Wata Mastor. Dans cette conversation, a-t-il relaté, le chef de la bande Wata Mastor lui donnait l’approbation de son recrutement dans son équipe et le chargeait de sillonner la ville pour lui donner des informations sur les shops et endroits où ils pouvaient cabrioler et extorquer beaucoup d’argents.
Il faut signaler que plusieurs personnes se sont constituées partie civile durant cette audience parmi lesquelles le boxeur Martin Bakole et le responsable du shop la grâce.
Après l’instruction en procédure de flagrance au cours d’une audience foraine, le tribunal de garnison de Kinshasa Gombe a prononcé son verdict tard dans la nuit du mercredi 05 mars 2025. Sur ces huit malfrats, 7 sont condamnés à mort pour association des malfaiteurs, ainsi que l’utilisation illégale d’armes à feu et dissipation des munitions et doivent réparer les préjudices causés. Par contre l’unique femme de ce groupe des malfrats, a écopé de 20 ans de prison avec paiement d’amendes.
Rappelons que les cas de braquage sont devenus légion à Kinshasa et aucune commune n’est épargnée. Les changeurs de monnaie sont la première cible de ces malfrats qui opèrent toujours avec des armes de guerre.