C’est une tracasserie doublée de pure anarque que vivent les propriétaires des véhicules dans différentes communes de Kinshasa, particulièrement dans celle de Bandalungwa. Comme un fauve affamé à la recherche d’une proie, la camionnette de remorquage, communément appelée « Kikalungu » par les Kinois, sillonne ce dernier temps les artères principales de cette municipalité pour embarquer les véhicules sous prétexte de « mauvais stationnement » pour les déposer à la fourrière de la Police « Mbata » à Bakayawu. Une opération pourtant interdite en novembre dernier par le commissaire provincial de la police/ville de Kinshasa, mais dont la décision n’a jamais été officiellement levée par le général Blaise Kilimbalimba.
En effet, une société dénommée IB.N.N/CAR, dont l’activité principale est le remorquage et le dépannage, a largué, avec la bénédiction du ministre provincial de l’Intérieur et sécurité de Kinshasa, ses camionnettes-remorqueuses (Kikalungu) dans les artères de la capitale sous escorte des éléments de la police nationale (malheureusement qui ne sont pas de la Circulation routière) pour emporter tout véhicule par eux jugé mal stationné. Mais seulement, ces policiers préoccupés par la recherche de l’argent, font souvent une mauvaise appréciation de ce qu’ils qualifient de « mauvais stationnement » par ignorance avérée du code de la route.
Une visiteuse de Scoop RDC en a payé injustement les frais ce lundi 24 février devant le bureau du média en ligne à Bandalungwa. Et pourtant, elle avait bien garée sa petite voiture dans l’aire bien aménagée pour les arrêts et les stationnements sur l’avenue Kasavubu. Pour les policiers, cet endroit d’ailleurs sans aucun panneau de signalisation, n’est approprié que pour les arrêts et non les stationnements. Point de vue vite rejeté par les policiers de circulation routière, agents bien qualifiés dans ce domaine, qui étaient à côté en train de réguler la circulation non loin de là.
La raison du plus fort étant toujours la meilleure, notion connue par ceux qui ont étudié l’histoire de «Le loup et l’agneau », ils ont emporté la voiture de la visiteuse de Scoop RDC pour la jeter dans la fourrière de la police Mbata où un petit hangar en tôles, malgré tout l’argent rançonné chaque jour, est érigé pour percevoir les frais de remorquage (100USD) de IB. N.N/CARS et la contravention (35USD) revenant à la police sans oublier les frais de fourrière, soit 5.000FC par jour. Le DG de Scoop RDC a payé pour tirer la visiteuse de l’affaire comme en témoignent les preuves ci-dessous :
Contrat IB. N.N/CAR curieusement et étonnement ignoré par le gouverneur Bumba
A la remarque faite à la police de Mbata que le commissaire provincial de la PNC avait interdit cette pratique de « Kikalungu », la réponse de tous les policiers : « Ce n’est pas nous, c’est l’hôtel de ville, c’est le gouverneur. Pour preuve, tout ce passe dans ce petit hangar et non dans nos bureaux ».
Contacté par le média en ligne pour comprendre le contour de ce contrat, étant donné qu’il y a deux logos sur la quittance dénommée « Facture remorquage », celui de la société commissionnée et l’autre de l’hôtel de ville avec mention « Ministère provincial de l’Intérieur », le cabinet du gouverneur Daniel Bumba dit ignorer ce deal.
« Le gouverneur n’est pas impliqué dans cette affaire et nous ne savons pas dans quel compte est logé cet argent. D’ailleurs, nous avons bientôt une réunion avec la police pour voir clair dans cette situation », a répondu un haut cadre du cabinet de Daniel Bumba dont Scoop RDC garde l’anonymat.
La même question posée aux proches du commissaire provincial de la police, ici la réponse est : « Nous, nous accompagnons seulement l’opération avec nos éléments. Mais nous connaissons pas les tenants et les aboutissants de ce contrat. La police ne perçoit que les amendes de contravention ».
Calcul fait la journée de lundi 24 février et celle de ce mardi 25 février par le reporter de Scoop RDC à la porte de la police de Mbata, c’est en moyenne 15 véhicules qui sont amenés à la fourrière par jour, soit 1.500 USD. A cela, il faut ajouter les 35 USD d’amende pour « mauvais stationnement », soit 525 USD par jour, rien que pour ce poste, alors qu’il y en a autant dans plusieurs communes.
Comment le gouverneur peut-il prétendre ignorer ce deal alors que l’argent est perçu à la main par les agents du gouvernorat détachés par le ministère provincial de l’Intérieur ? le ministre de ce département est-il un électron libre ? Quelle est la clé de répartition de ces 100 USD entre le ministère provincial de l’Intérieur et IB. N.N/CAR ? Les amendes perçues par la police atterrissent-elles dans la caisse de l’Etat ? Autant de questions inquiétantes sur la bonne gestion de ces masses d’argent dont l’opération de paiement ne se fait pas à la banque, mais perçues au nom de l’Etat congolais.
S’agissant d’IB. N.N/CAR, aucune information fiable sur le moteur de recherche Google. Le RCCM et le n° Impôt affichés sur la quittance « facture de remorquage » ne sont pas retrouvables sur les sites du Guichet unique de création d’entreprises (GUCE) et de la Direction générale des impôts (DGI). Une nébuleuse ? Possible.
Il est impérieux que les services compétents de l’État enquêtent sur cette société quasi-fictive : La date de sa création, ses actionnaires, son adresse physique parce que beaucoup de choses se disent sur elle, jusqu’à l’attribuer à tort ou à raison, à un ancien premier ministre devenu président de l’une des chambres du parlement actuel.