Une autorisation de sortie signée par le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, est accordée au deuxième vice-premier de cette institution, Modeste Bahati Lukwebo. Ce dernier devrait se rendre à Bruxelles pour une durée de 24 jours, à dater du 18 février 2025, pour raison des soins médicaux.
Pour éviter toute confusion entretenue par les réseaux sociaux qui sont devenus champions en tripatouillage des documents, Scoop RDC a pris soin de vérifier l’authenticité de ce document signé par Sama Lukonde auprès de proches de Modeste Bahati. Ils l’ont confirmé, mais regrettent cependant que les services du président du Sénat aient intentionnellement balancé ce document sur les réseaux sociaux pour créer une polémique. « Ce rendez-vous médical date de très longtemps et n’a rien à avoir avec ce qui passe au pays », confie un proche de Bahati qui a requis l’anonymat.
Argument peut-être vrai mais très difficile à gober pendant ce temps de turbulence sécuritaire que traverse la RDC agressée par son voisin rwandais. Non sans raison, car Modeste Bahati surnommé « Vieux Maradona » pour ses dribblings politiques, est un fin politique qui sait lire les signes de temps. On lui reproche d’être taiseux et sans condamnation depuis l’avancée de l’armée rwandaise sous couvert du M23 et sa prise des villes de Goma et Bukavu.
Certains estiment que l’ancien président du Sénat sous le premier mandat de Tshisekedi, devenu deuxième vice-premier de la chambre haute sous le deuxième mandat de ce dernier, joue à la souplesse pour protéger ses investissements en termes de millions UDS dans les Kivu. Faire la grande gueule signifierait pour lui ouvrir la voie au sabotage de ses biens par les Rwandais. Raison de son silence que d’aucuns trouvent politiquement coupable, mieux complice.
Avec son départ vers Bruxelles, certains y voient un malin retrait de Modeste Bahati pour suivre de loin les évènements au pays et leurs évolutions positives ou négatives. « L’homme qui a travaillé avec Mobutu, Kabila père et fils, n’hésitera pas un instant de lâcher Tshisekedi face à ses intérêts », confie un cadre de l’Union sacrée qui connaît comment fonctionne politiquement le « Vieux Maradona ». « Pourquoi Modeste Bahati ne se ferait pas soigné chez Médecins de nuit, sa propre structure médicale qui soigne les sénateurs et dont on vante les équipements ? sous-estime-t-il ses propres médecins ou n’a-t-il pas confiance en eux ? », s’interroge un autre cadre de l’Union sacrée.
