En politique, les nominations devraient être des décisions stratégiques, dictées par la compétence. Pourtant, en RDC, ces choix sont souvent sacrifiés sur l’autel du clientélisme et du favoritisme. Mais l’exemple de Mme Thérèse Kayikwamba Wagner offre un modèle à suivre.
À la tête du ministère des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, elle s’impose petit à petit comme une figure qui inspire respect et confiance.
Pour moi, elle a su redorer l’image de la RDC en quelques mois grâce à des prises de position fermes et éclairées sur des dossiers cruciaux. Sa profonde compréhension des enjeux internationaux illustre parfaitement l’importance de confier les postes stratégiques à des personnes qualifiées. Cet exemple prouve qu’il est possible de bâtir une administration politique efficace en misant sur la compétence.
Pourtant, force est de constater que ce type de nominations reste encore trop rare. Dans bien des cas, les postes politiques de haut niveau sont attribués non pas selon les qualifications, mais au gré d’intérêts politiques, d’alliances familiales ou de considérations affectives. Le résultat est un constat d’échec depuis bientôt plus de 50 ans. Ces pratiques entraînent une paralysie de la gouvernance, un gaspillage des ressources publiques et un discrédit grandissant des institutions aux yeux des citoyens.
Les conséquences sont lourdes, notamment sur la scène internationale, où la RDC peine parfois à être prise au sérieux en raison des faiblesses de certains représentants nommés sur des critères douteux. À l’échelle nationale, ces pratiques renforcent le sentiment d’injustice parmi les professionnels qualifiés, qui se voient systématiquement écartés au profit de proches du pouvoir. Cette logique clientéliste mine la méritocratie et encourage la corruption.
Ces dysfonctionnements sont enracinés dans notre culture politique, où les nominations servent souvent de monnaie d’échange pour maintenir des alliances politiques fragiles.
Face à la crise politico-sécuritaire actuelle, la RDC est aujourd’hui à un tournant décisif. Si nous voulons asseoir notre place parmi les nations influentes du continent, nous devons rompre avec les pratiques archaïques de favoritisme et promouvoir une gouvernance exemplaire. Les nominations ne doivent plus être des privilèges accordés à des amis ou à des alliés politiques, mais des choix stratégiques pour notre développement.
Le changement est possible si nos responsables politiques prennent le courage de rompre avec les pratiques du passé. L’histoire retiendra ceux qui auront eu la sagesse de placer les intérêts du peuple au-dessus des réseaux d’influence. Il est temps que nos dirigeants s’engagent dans cette voie du mérite et de la compétence. L’avenir de la République en dépend.
