Plus de neuf mois après le dépôt de sa plainte auprès du procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, contre les assassins de l’ancien député national et ancien ministre de Transports, Chérubin Okende, sa famille exhume celle-ci.
En effet, dans une correspondance datant du 21 janvier 2025 et adressée au PG Firmin Mvonde, l’un des avocats de la famille Okende, Me Raphaël Odumbe Mulamba, lui manifeste le regret de cette famille quant au renvoi aux oubliettes de sa plainte du 15 avril 2024 contre les assassins cités dans un audio par l’ancien ministre du Tourisme, Modero Nsimba.
« Depuis le 15 avril 2024, mes clients demeurent dans l’attente d’une imminente ouverture des enquêtes pour établir les responsabilités dans l’assassinat de l’honorable Chérubin Okende Senga. Cependant, mes clients continuent à compter sur les compétences qui vous sont dévolues afin de procéder comme de droit et ce sera justice », lit-on dans cette correspondance, signée par Me Raphaël Odumbe Mulamba, adressée à Firmin Mvonde dont une copie est parvenue à Scooprdc.net.
Pour rappel, dans un audio qui était devenu viral sur les réseaux sociaux et qui a fait que Modero Nsimba, son auteur, passe quelques mois à la prison de Makala avant d’être placé en résidence surveillée, on entendait ce dernier, dans une conversation avec une tierce personne, se plaindre de son débarquement du gouvernement Sama Lukonde où il était ministre du Tourisme, puis décrire les circonstances du meurtre de son ancien collègue Chérubin Okende, citant deux frères du président de la République et l’ancien patron de renseignements militaires comme les responsables de ce meurtre intervenu à cause d’une affaire de parcelle au quartier GB, achetée par le défunt Okende mais qui était enviée, selon Modero dans son récit, par Christian Tshisekedi.
Christian Tshisekedi aurait recouru, toujours selon le récit de Modero, aux services de son frère Jacques Tshibanda Tshisekedi, chargé de la sécurité interne du président Tshisekedi, qui, à son tour aurait fait intervenir le général Christian Ndaywell pour intimider Okende afin qu’il cède la parcelle. Mais c’était sans s’imaginer que cette intimidation tournerait au vinaigre étant donné que l’intimidé, toujours selon le récit de Modero, revenait des soins de l’Europe pour un problème cardiaque. Gagoulé, il a succombé par étouffement. Et pour dissimiler ce forfait, c’est le scenario d’un Okende mort, criblé de balles et retrouvé à Kingabwa, termine ainsi la conversation.
Pour la défense de la famille de l’infortuné, ces nouveaux éléments devaient conduire à la réouverture des enquêtes parce que la thèse de l’auto-suicide que le PG près la Cour de cassation, Firmin Mvonde voulait faire gober à l’opinion avec menace d’arrêter les contestataires du rapport de la fameuse autopsie, ne convainquait personne, même pas les assassins eux-mêmes dans leur for intérieur.
Me Laurent Onyemba dut le 15 avril 2024, au nom de la famille Okende, déposer une plainte contre inconnus auprès du PG Mvonde, par rapport aux révélations de l’ancien ministre du Tourisme balancées sur les réseaux sociaux le 19 mars 2024. Mais jusqu’à ce jour, cette plainte est restée sans suite. D’où son exhumation pour que justice soit faite parce que le sang du défunt innocemment coulé, crie vengeance. Croisons les doigts.