C’est depuis le mois de décembre dernier que la Mongala est en proie à des conflits communautaires armés, impliquant tous les trois territoires que compte cette province, où l’on compte déjà plus de 850 maisons brûlées, 7 décès et tout un village relégué dans la brousse, craignant les représailles d’une autre communauté.
En effet, d’après les enquêtes menées par Scooprdc.net dans le territoire de Bongandanga, tout est parti d’une bagarre au bord d’une rivière, impliquant deux jeunes gens, l’un appartenant au village Bokomele, et l’autre originaire de Boso-Bokoy au sujet de l’adultère que l’un accusait l’autre d’avoir commis sur sa femme.
Dans la bagarre, le jeune de Bokomele sortira son couteau et poignardera celui de Boso-Bokoy qui mourra sur le champs. Au retour de son inhumation après les obsèques, la population de Boso-Bokoy lancera une expédition punitive dans le village Bokomele qu’elle trouvera vidé de ses habitants, car ayant été mis en garde. Finalement, elle va se rabattre sur les cases et maisons qu’elle incendie systématiquement en tuant au passage un villageois. L’on a dénombré au moins 500 cases ou maisons parties en fumée.
Ayant appris la nouvelle dans la brousse où elle se cachait, la population de Bokomele est montée au village pour en découdre avec Boso-Bokoy, mais elle a trouvé la police en interposition. A ce jour, la population de Boso-Bokoy elle aussi vit dans la brousse craignant la réplique de Bokomele.
Quant au territoire de Lisala, c’est un conflit entre le peuple « Bondunga » et la société forestière « Congo-King », une entité chinoise qu’il accuse de ne pas honorer son cahier de charge. Aucun contrat CDI, ni CDD avec les autochtones, que des temporaires en temporaires. Cette mésentente a conduit la population à saisir les engins et véhicules de cette société qui elle, a fait recours à l’administration provinciale pour juguler la crise sachant que le gouverneur de la province Jean-Collin Makaka, avocat de son état, se trouve être l’avocat-conseil de ladite société. Et c’est la goutte d’eau qui fera déborder le vase.
Conduite par le président de l’Assemblée provinciale, Gabriel Mosala, et le Gouverneur de Province, Jean-Collin Makaka, pour engager des discussions entre les villageois et la société forestière Congo-King, cette délégation en provenance de Lisala, Chef-lieu des institutions provinciales, se fera attaquée par la population « Bondunga » très remontée et armée de fusils de chasse et autres instruments de mort, surtout que pour eux, c’est l’avocat-conseil de cette société devenu entretemps gouverneur de province qui entretenait ces sujets chinois, exploitant leur forêt sans contrepartie.
Lors de cette attaque de villageois, Gabriel Mosala, président de l’Assemblée provinciale s’en sort miraculeusement avec une égratignure de balle à la tempe droite, chance que son assistante n’a pas eue, car elle sera atteinte d’une balle et serait encore en soins intensifs. Quant au gouverneur de province, son véhicule est complètement démoli à coup de balles et autres instruments. Il doit sa vie à la police nationale qui a réussi à l’extraire du véhicule juste à temps, sacrifiant ainsi son propre véhicule d’escorte qui sera lui aussi détruit par cette même population surchauffée.
Toujours dans le territoire de Lisala, le dimanche 5 janvier dernier, au village de Mondongo, situé à 30 Kms de Lisala-centre, des jeunes surexcités contre l’arrestation de l’un de leur leaders dans le banditisme dans cette petite cité, ont attaqué le sous-commissariat de police et libéré leur collègue en tranchant au passage la main gauche du commandant au niveau du poignet.
Du côté de Bumba, 350 maisons parties en fumée à cause d’un conflit foncier qui date d’une décennie maintenant entre les villages Bokutu et Ngonzi, faisant 6 morts le 16 décembre dernier. Le premier village vivant essentiellement de l’agriculture et le second de la pêche dans des mangroves entourant cette même forêt où se pratique l’activité agricole de Bokutu.
En effet, après une période relativement longue d’accalmie, alors que la guerre de territoire à exploiter se poursuivait sans qui y est débordement, le 16 décembre dernier, un jeune de Ngonzi qui était dans la brousse en train de couper des bambous, se verra rejoint par les jeunes de Bokutu qui, sans procès lui raviront toute sa coupe de bambous. Arrivé à son village, il sonna l’alerte pour qu’aucune personne en provenance de Bokutu n’opère également chez eux. Venus pêcher dans la mangrove du village Ngonzi, les jeunes de Bokutu vont être passés à tabac et l’un d’entre eux a trépassé. Comme c’est souvent le cas dans ces milieux, les obsèques s’accompagnent de représailles contre les présumés coupables et c’est tout le village Ngonzi qui part en fumée, reléguant la population dans la brousse.
Tous ces faits font craindre une instabilité généralisée de la province où visiblement les autorités provinciales semblent être débordées. Kinshasa vient d’envoyer quelques officiels accompagnés de « pseudos-notables » de cette province pour juguler cette crise. Mais certains salons politiques pensent déjà à mettre cette province instables sous une administration militaire pour imposer la discipline et l’ordre.