Habitué à sauter dans le premier avion à l’aéroport de N’djili lorsque le président de la République Félix Tshisekedi est annoncé pour Mbuji-Mayi, le député national et ancien gouverneur du Kasaï oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji n’a pas fait le déplacement de la ville diamantifère. Une absence non seulement physique, mais aussi à travers les calicots, banderoles et autres panneaux géants avec lesquels les autres politiciens est-kasaïens ont inondé la ville.
Jack Bauer ou Tshiobesha, appellation de Ngokas selon les circonstances, a-t-il fui le courroux des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, après sa déclaration d’opposition catégorique à la révision ou changement de la Constitution envisagé par le président Tshisekedi ? Possible, mais il peut aussi avoir ses propres raisons pour justifier l’empêchement.
Soit, mais ce qui est vrai, la déclaration de l’ancien gouverneur du Kasaï oriental contre la démarche de la réforme constitutionnelle est un véritable affront envers les militants et cadres de l’UDPS qui leur rappelle le désamour qu’il y avait entre eux et Alphonse Ngoyi Kasanji, quand ce dernier était aux commandes de la province sous Joseph Kabila. Il les avait soumis à un calvaire qu’ils n’ont jamais oublié. Et malgré le pardon lui accordé après sa repentance et sa reconversion en fatshiste, l’UDPS n’a jamais oublié les insultes qu’Alphonse Ngoyi Kasanji avait proférées contre l’actuel président de la République en période de campagne électorale de 2018, notamment celles le traitant de « muana wa tshitalu » (enfant du cadavre) et de « mputa wa lubangu (plaie incurable).
D’après certains udpsiens qui se sont confiés à Scoop RDC à Mbuji-Mayi, l’opposition de Ngokas contre la reforme constitutionnelle initiée par Fatshi est due à des frustrations. Ils laissent entendre qu’en se faisant fatshiste, l’ancien bourreau des militants de l’UDPS à la Place Mua luse espérait une nomination à un quelconque poste ministériel. Chose qu’il n’a pas obtenue malheureusement. Voilà qui le replonge dans son ancien désamour envers le président de la République. « Nous, on savait qu’il allait être impatient et allait craquer. C’est un chevelu en faux chauve qui s’était infiltré dans le bal des chauves. Et le temps a fini par le rattraper », déclaré un cadre udpsien au média en ligne.