Annoncé pour ce lundi 23 décembre 2024 à Kananga dans la province du Kasaï central, l’avion transportant le chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à quelques minutes de l’atterrissage, a dû rebrousser chemin vers Kinshasa d’où il venait, pour raison de mauvaises conditions météorologiques.
Sur place à Kananga, la population qui, malgré tout, s’était mobilisée pour accueillir le président de la République, gardait pourtant une dent contre les autorités locales dont elle accuse l’hypocrisie pour avoir bouché les trous sur les routes avec de la terre en prévision du passage du cortège présidentiel, alors que la même population exigeait ne fut-ce que cette terre sur les mêmes routes pour faciliter la circulation des motos et autres véhicules de transport urbain, sans pourtant l’obtenir. Cette hypocrisie devrait donc être sanctionnée.
De l’autre côté, une rumeur a circulé selon laquelle on aurait donné de fausses informations au chef de l’État concernant la route Kalamba Mbuji, et que certains chefs coutumiers ont été recrutés par ceux qui auraient détourné l’argent destiné à la réhabilitation de cette route avec mission d’empêcher le chef de l’État congolais d’y faire sa visite comme le prévoyait son programme.
En outre, une autre catégorie des chefs coutumiers mécontents auraient juré sur la tombe de leurs ancêtres que tant que cette route n’est pas finie, ils ne permettront pas au président d’être accueilli sur le sol centre kasaïen.
A la place de l’indépendance où la tribune était installée pour la circonstance, un groupe de chefs coutumiers à qui le protocole avait refusé une place assise sous la tente a fait une déclaration presque mystique : « On nous laisse debout ; comment allons-nous parler au ciel pour l’amadouer ? ». C’est à ce moment précis que le ciel a commencé à se déchaîner, une pluie torrentielle s’est abattue emportant des tentes, des bâches, des calicots et provoquant un lac sur la place de l’indépendance.
Pour une certaine opinion, c’est sûr que ces conditions météorologiques seraient l’œuvre des chefs coutumiers qui accuseraient le président de la République d’avoir réhabilité la voirie urbaine à Mbujimayi, mais d’avoir légué la ville de Kananga au dernier plan. Vrai ou faux ? Mythe ou réalité ? Quelle que soit la réponse, le président Tshisekedi devrait en tirer des leçons.
Cependant, au-delà la croyance, des analystes lucides voient un danger couru sérieusement par le président de la République à cause de la défaillance sécuritaire. Non sans raison, car en ce temps moderne, le contrôle du ciel est facile et la météo facilite le matin même à un citoyen lambda de connaitre, non seulement la variation des températures de la journée, mais aussi les conditions climatiques de celle-ci. Comment peut-on laisser l’avion du président décoller de Kinshasa, pour un parcours d’une heure cinq ou dix minutes seulement, sans savoir que vers sa destination les conditions atmosphériques n’étaient pas favorables ? Il y a matière à réfléchir.