EMG FARDC : Banza fera-t-il mieux que Tshiwewe face à la coalition M23-AFC-RDF ?

Le président de la République Tshisekedi a fait le ménage au sein de l’armée nationale dans ses dernières ordonnances lues à la télévision nationale.

Il a débarqué le lieutenant-général Christian Tshiwewe de l’Etat-major général de FARDC pour faire de lui son conseiller militaire. A sa place, il a monté le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe, jusqu’avant sa nomination le second du général Franck Ntumba, chef de la Maison militaire du chef de l’Etat, maintenu lui à son poste. Le général-major Martin Malubuni remplace Jules Banza Mwilambwe à la Maison militaire, comme adjoint chargé des opérations et renseignements.

Le président Tshisekedi a également permuté le chef des renseignements militaires (ex-DEMIAP), le général-major Christian Ndaywel, qui devient  le chef d’état-major de la force terrestre. il sera secondé entre autres par le général de brigade Raymond Bonga chargé de l’administration et logistique.

A la place de Christian Ndaywel à l’ex-DEMIAP, Tshisekedi a pistonné le Général Jacques Itshiali Gonzandu, chef d’état-major général adjoint FARDC chargé des opérations et du renseignement alors que le Général Major Jean Roger Makombo est promu sous-chef d’état-major chargé du renseignement militaire au sein des FARDC.

Selon la même ordonnance présidentielle, Makombo Mwinaminayi Jean Roger sera épaulé par deux autres généraux à la tête de ce département stratégique : le Général de Brigade Mulume Oderwa Balola Jean Bertmance, nommé sous-chef d’État-major chargé des opérations, et le Général de Brigade Mbuyi Tshivwadi Marie José, sous-chef d’État-major chargé de l’administration.

Jusque-là responsable chargé des opérations et commandant front-nord, le général-major Chico Tshitambwe est nommé commandant de la première zone de défense couvrant Kinshasa, les provinces de Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe, Kongo Central, Equateur, Mongala, Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Tshuapa. Ses adjoints sont : le général de brigade Étienne Kabundi Beya, chargé des opérations et renseignements, et le général Pico Ngunza, chargé de l’administration et logistique.

Le général-major Clément Bulume est passé commandant de la deuxième zone de défense. Il sera secondé par le commandant adjoint chargé des opérations et renseignements, le général-major Floribert Sadiki et comme commandant adjoint chargé de l’administration et logistique, le général de brigade Marcel Kaheraya.

Le lieutenant-général Pacifique Masunzu est nommé commandant de la troisième zone de défense avec comme adjoint chargé des opérations et renseignements, le général-major Antoine Diangolo ainsi que le commandant adjoint chargé de l’administration et logistique, le général Modeste Muamba.

Le Général de Brigade Eric Maloba est nommé chef d’état-major au sein du commandement de la Garde Républicaine.

Jules Banza face à la coalition M23-AFC-RDF

Il est nommé comme son prédécesseur Tshiwewe, pendant que la RDC est agressée dans sa partie orientale par l’armée rwandaise sous couvert d’abord des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), puis de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa.

Ancien commandant de la Garde républicaine, Christian Tshiwewe avait été promu chef d’état-major général en octobre 2022 avec pour mission de contrer l’avancée du M23 soutenu par le Rwanda. Mais deux ans après, son bilan n’est pas élogié. Les rebelles et l’armée rwandaise n’ont fait que gagner du terrain dans la province du Nord-Kivu. De Rutshuru, Masisi et Nyirangongo où ils étaient à la nomination de Tshiwewe, ils se sont étendus dans les territoires de Lubero, Beni et Walikale. Pourtant présenté comme officier ranger, formé aussi à l’antiterrorisme par des Israéliens en Angola, a-t-il failli par manque de stratégies managériales ou défaut de logistique adéquate à sa disposition ?

Jules Banza arrive. Ancien officier du 16ème Régiment blindé de la Garde républicaine, il est présenté comme un expert de l’administration, la logistique et la gestion des renseignements. Ayant joué à la Maison militaire du chef de l’Etat, un rôle crucial dans l’évaluation des capacités opérationnelles des troupes et dans la collecte de renseignements techniques et politiques nécessaires à la défense du pays, les observateurs estiment que sa nomination à la tête des FARDC s’inscrit donc dans une logique de continuité et de renforcement des structures militaires, visant à assurer une meilleure réactivité face aux défis sécuritaires qui affectent la RDC. Y parviendra-t-il ? Va-t-il faire valoir l’adage selon lequel « il n’y a pas de mauvaises troupes, il n’y a que de mauvais chefs » en repoussant pourquoi pas vaincre la coalition M23-AFC-RDF ? Pas facile, mais pas non plus impossible.

  • Bendélé Ekweya té

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