Coup d’Etat raté à Kinshasa : Malusha confond le ministère public, les experts du CNS fuient le procès !

Dans l’affaire « Coup d’Etat raté à Kinshasa », le procès en appel a déjà commencé. Et à l’audience de vendredi 06 décembre dernier, a comparu sieur Malusha considéré et présenté par le ministère public comme l’intermédiaire entre le prévenu Jean-Jacques condamné au premier degré à une peine capitale et le chef de bande du coup d’Etat raté à Kinshasa, Christian Malanga.

Superviseur de la résidence Shulungu où logeait Jean-Jacques Wondo, sieur Malusha a, dans sa déposition, déchargé totalement ce dernier présenté comme le “concepteur” et “auteur intellectuel” de ce “coup d’État manqué”. Et par cette décharge, celui qui été utilisé par le ministère public comme élément clé de condamnation de JJ Wondo, a confondu l’organe de la loi ainsi que les experts du Conseil national de sécurité (CNS), notamment du département de Cyberdéfense requis par le tribunal qui, selon les avocats de la défense, avaient fait un montage honteux des fausses preuves pour faire condamner leur client.

En effet, à cette audience de vendredi 06 décembre dernier, M. Malusha n’a pas reconnu être la courroie de transmission entre Jean-Jacques Wondo et Christian Malanga qu’il n’a jamais connu ni rencontré dans sa vie. Quant à Jean-Jacques Wondo, il l’a reconnu comme un client comme tous les autres de l’hôtel où il était réceptionniste. Pas une autre connaissance ou relation à part celle-ci, a-t-il avoué aux juges. Il a ensuite démenti être le détenteur de certains téléphones que le ministère public lui attribuait, confirmant les déclarations de Jean-Jacques Wondo et confondant ainsi les analyses des experts du Conseil national de cyberdéfense.

« Je n’ai jamais utilisé un numéro Orange. Mon numéro a été toujours Vodacom », a-t-il fait savoir à la Cour concernant le numéro Orange lui attribué par le ministère public sur expertise des agents du Conseil national de cyberdéfense.

Arrêté et caché pour étouffer la vérité

Au procès en première instance, le ministère public avait présenté sieur Malusha qui, pour lui, était un témoin essentiel mais absent du procès car « Introuvable ». Argument qui a contribué à la condamnation de Jean-Jacques Wondo à la peine de mort au premier degré. Mais cette sentence n’a pas découragé l’avocat de ce dernier, Me Carlos Ngwapitshi, qui tenait à trouver les traces du fameux « témoin essentiel ».

Grâce à son investigation appuyée sur ses câbles, Me Carlos Ngwapitshi est parvenu à retrouver les traces de Malusha : L’homme avait été arrêté par un officier de la police judiciaire (OPJ) et qu’il était incarcéré à la prison de Makala. Selon l’avocat, le fameux Malusha avait ainsi été « caché » pour « le soustraire à la justice parce étant pour eux une pièce essentielle mais qui a refusé de jouer le rôle qu’on voulait lui faire endosser de charger Jean-Jacques Wondo ».

A l’audience de vendredi 06 décembre, Malusha a expliqué à la Cour comment il avait été arrêté par un OPJ, comment il avait été torturé, donnant des détails et les identités de certaines personnes présentes lors de ces faits.

« Les experts du Conseil national de cyberdéfense qui avaient pourtant été requis par le ministère public pour exploiter les téléphones de Jean-Jacques Wondo s’étaient transformés en OPJ et s’étaient même permis d’arrêter Malusha afin de lui faire avouer de force un quelconque lien entre Malanga et Jean-Jacques Wondo. Ayant refusé ce deal, Malusha a été coffré à la prison centrale de Makala depuis le 20 juillet 2024 à ce jour et cela sans procès. La Défense de Wondo qui a découvert ce montage a exigé la comparution de Malusha pour être confronté aux experts du Conseil national de cyberdéfense », a confié l’avocat de Jean-Jacques Wondo à Scoop RDC.

Les experts de Conseil national de cyberdéfense fuient le procès

Alors qu’ils étaient attendus au procès le vendredi, les experts du CNC ne se sont pas présentés. Même à l’audience de lundi 09 décembre où ils étaient invités à comparaitre, ils ont brillé par l’absence. Ce qui a poussé la Cour à renvoyer la cause à vendredi 13 décembre prochain pour la confrontation de Malusha aux experts du CNC et aux agents des télécommunications. Au cas où ils ne viendraient toujours pas, la Cour va passer outre.

Rappelons que peinant d’inculper Jean-Jacques Wondo en première instance, le  ministère public avait présenté un rapport d’un expert sur l’analyse des téléphones. Ce rapport confirmait que Jean-Jacques Wondo avait supprimé tous les messages et le contenu de ses téléphones pour éviter que l’on retrace ses liens avec Christian Malanga.

Dans toute sérénité, les avocats de la défense avaient fait remarquer à la Cour que, non seulement le rapport tant vanté par le ministère public ne portait aucune signature, mais aussi l’expert évoqué est un illustre inconnu. Pour les avocats, le ministère public s’était contenté de brandir un document confectionné dans un cybercafé où il avait mis la photo de Malusha qui serait l’interface entre Jean-Jacques Wondo et Christian Malanga. Mais curieusement, s’étonnaient les avocats de la défense,  le fameux Malusha n’avait jamais été interpellé alors que le ministère public affirmait avoir fouillé le téléphone de ce dernier et y avait trouvé 19 interactions avec Jean-Jacques Wondo. Soit, concédait la défense, mais quel lien ou rapport entre ces 19 interactions et Christian Malanga ? D’où avait-elle parlé d’un raccordement frauduleux de l’organe de la loi qui présentait à la Cour un rapport non signé présumé d’un expert mais inconnu.  Rendez-vous ce vendredi 13 décembre pour la suite du procès.

  • Bendélé Ekweya té

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