Condamnation par Tshisekedi de l’interpellation brutale de Delly Sessanga par la police  : Larmes de crocodile ou refus d’être beurré ?

Préoccupé par la maltraitance infligée par les éléments de la Police nationale congolaise à l’ancien député national Delly Sessanga, c’est le peu de l’on puisse dire de l’attitude du président de la République qui a évoqué le sujet dans ses points de communication lors de la réunion du Conseil des ministres de ce vendredi 15 novembre 2024.

Tshisekedi qui n’a pas sincèrement apprécié les méthodes peu humaines utilisées par la Police, selon le compte-rendu fait par Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, a rappelé à leur chef, le VPM de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières, et à tous les autres ministres, les dispositions de l’article 23 de la Constitution qui garantit la liberté d’expression à toute personne (Ndlr : congolaise ou pas), impliquant explicitement la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs.

« Peu importe le motif d’interpellation de Delly Sessanga, la méthode utilisée par les éléments de la Police pour le conduire à leur poste ne devaient nullement s’apparenter à des voies de faits traduites par une brutalité », a déploré et condamné Félix Tshisekedi qui, selon Patrick Muyaya, a, indépendamment des mesures déjà préconisées à l’encontre des policiers auteurs de la bavure décriée, engagé le VPM de l’Intérieur Jacquemin Shabani Lukoo à prendre des dispositions préventives nécessaires quant à l’encadrement des manifestations  publiques afin que pareils dérapages ne se reproduisent plus dans les rangs de la police nationale congolaise.   

Larmes de crocodile ou refus d’être beurré ?

Contrairement à son prédécesseur Joseph Kabila qui restait souvent très silencieux face à des bavures policières et militaires sur les paisibles citoyens, le cas par exemple de Thérèse Kapangala et Rossy Mukendi, le président Tshisekedi ose lui quand même réagir pour les condamner à haute voix. Est-ce parce que lui-même avait été victime et avait vécu ces bavures dans sa peau d’opposant et en sait quelque chose ou veut-il tout simplement éviter d’endosser la responsabilité qui est sienne en tant que régime ?

L’opinion congolaise est divisée sur cette réaction du président de la République. Si les uns le trouvent sincère dans sa compassion souvent manifestée dans son humanisme, d’autres par contre ne voient en sa réaction face à la maltraitance de Sessanga que les larmes de crocodile. Ces derniers souhaiteraient pour que ses regrets et désapprobation soient sincères, que les policiers acteurs de bavures contre l’opposant Sessanga et leur hiérarchie soient exemplairement châtiés publiquement pour que cesse leur excès de zèle si réellement ils n’ont pas eu l’ordre de réprimer.

Sinon, se limiter à déplorer et condamner les bavures policières comme le fait Tshisekedi, même tout citoyen sans pouvoir peut le faire. La différence se situe au niveau des sanctions sévères contre ces bavures que seul Tshisekedi est capable d’exiger et d’imposer.  S’il laisse ainsi impunis ces éléments de la police qui font inutilement le lit aux opposants en quête naturellement de buzz, il se fait beurrer. Qu’est-ce qu’un rassemblement de moins de cinq cents personnes organisé par Delly Sessanga dans une ville qui compte plus de 12 millions d’habitants, allait apporter comme choc à son régime ? 

  • Bendélé Ekweya té

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