Interpellation brutale de l’opposant Delly Sessanga : Steve Mbikayi contre « le déshabillement de saint Pierre pour l’habillement de saint Paul »

Alors qu’il a initié et commencé sa campagne contre le changement de la Constitution et le troisième mandat du président de la République Félix Tshisekedi, l’opposant Delly Sessanga, celui-là même qui avait battu fortement la campagne électorale en 2018 pour Tshisekedi au Kasaï central, s’est vu être brutalisé par les éléments de la Police nationale congolaise. Ces derniers l’ont même amené dans leurs installations pour le relâcher une heure après.

Si cette interprétation brutale et inhumaine a fait une platebande à choux gras, mieux une vraie aubaine pour toute l’opposition qui a rejeté tous ces dérapages policiers sur la personne de Tshisekedi, un membre de l’Union sacrée de na nation, plateforme politique alignée derrière le président de la République, ne s’est pas empêché de condamner aussi ce traitement antidémocratique réservé à un acteur politique par les éléments de la police. Steve Mbikayi, c’est de lui qu’il s’agit, n’est pas dans la logique de « déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul » en matière de gouvernance démocratique, même s’il faut défendre les intérêts du régime politique actuel auquel il appartient.  

« Halte à l’intolérance. L’honorable Delly Sesanga a été interpellé et brutalisé ce jeudi 14 / 11 / 2024 lors de la manifestation de son groupe contre le changement de la Constitution. Aujourd’hui, nous condamnons ces pratiques comme nous les avions condamnées hier quand nous en étions aussi victimes. Dès lors que nous avons des arguments solides pour justifier la révision ou le changement de la constitution et que nous organisons des marches de soutien à l’initiative du Chef de l’ État, laissons aussi les opposants argumenter et manifester démocratiquement au risque de nous salir inutilement aux yeux de la communauté nationale et internationale. Dans tous les cas, la Constitution n’est pas une bible pour ne pas être révisée ou être changée », écrit Steve Mbikayi sur son X (ancien Twitter).

De l’avis de plusieurs observateurs de la scène politique congolaise, l’UDPS, ancien parti d’opposition à tous les régimes que le pays ait connus (Mobutu, Kabila père et fils),  aujourd’hui au pouvoir, devait véritablement servir d’exemple en matière de tolérance. Mais c’est dommage de constater que ce parti qui a milité plus de 37 ans pour les valeurs démocratiques, laisse passer des bévues qu’il reprochait autrefois aux forces de l’ordre. Qu’est-ce qu’un rassemblement de moins de mille personnes organisé par Delly Sessanga dans une ville qui compte plus de 12 millions d’habitants, allait apporter comme choc au régime ? Qui envoie ces éléments de la Police pour faire ce qu’ils font ? Ceux qui les envoient, ne font-ils pas sciemment et par complicité le lit de buzz aux opposants pour salir le régime ? A l’UDPS, n’y a-t-il pas de personnes qui raisonnent en ce sens ? Sinon, le SG de l’UDPS, Augustin Kabuya, aurait condamné cette bavure policière sur un opposant qui exerce son droit. Ne l’avoir pas fait, est une complicité, donc l’acceptation de l’intolérance, mieux du musèlement des opposants. Pourquoi avoir alors combattu Mobutu et les Kabila : Pour déshabiller saint Pierre et habiller saint Paul ?

« …J’appelle Félix Tshisekedi à retrouver le bon sens et à libérer le président d’Envol et tous les autres prisonniers politiques. Persécuter les opposants pour changer la Constitution en vue de conserver le pouvoir est une erreur tragique qui emporte toutes les dictatures », s’adresse ainsi l’opposant Moïse Katumbi au président Tshisekedi. Quant à l’autre opposant Martin Fayulu, lui, s’adresse au pasteur Roland Dalo, leur père spirituel commun avec Tshisekedi : « …J’en appelle au Pasteur Roland Dalo pour rappeler à Félix Tshisekedi que l’orgueil et l’arrogance mènent inévitablement à la chute. Il accomplit actuellement son second et dernier mandat frauduleux. Cela suffit ! Qu’il cesse de jouer avec le feu, car d’autres, en Afrique, en ont payé le prix fort ».  

  • Bendélé Ekweya té

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