Annoncée avec pompe par sa Cellule de communication, l’interview que la première ministre, Judith Suminwa, a accordée à TV5 a connu un bémol. Loin d’un lapsus linguae, les propos de la cheffe du gouvernement congolais dénotent d’une ignorance de la loi fondamentale, faute de consultance.
En effet, à la question de la journaliste de savoir si elle partageait le point de vue du président Tshisekedi qui est favorable au changement de la Constitution, Mme Siminwa répond : « Ecoutez, la révision de la Constitution, elle est instituée par l’article 89 de cette même constitution. Donc, ce n’est pas moi qui le dit, ce n’est pas le président de la République qui le dit, c’est la Constitution elle-même qui le dit. Le président lui-même a indiqué qu’il allait mettre en place une commission d’experts pour réfléchir sur la question et faire des propositions. Donc, attendons cette commission et on pourra rediscuter de cela plutôt que continuer à parler sans des éléments concrets ».
Or, en parcourant l’article 89 par elle évoqué, ce dernier parle plutôt d’autres choses, notamment « Les émoluments et la liste civile du Président de la République sont fixés par la loi de finances ». Par contre, la révision constitutionnelle est évoquée un peu loin, au titre VII, par les articles 218, 219 et 220 de la Constitution.
Ancienne conseillère au ministère du Budget sous Matata Ponyo, ministre d’Etat, ministre du Plan sous Sama Lukonde II, puis première ministre, pourquoi Mme Suminwa n’a-t-elle pas intériorisé la loi fondamentale ? Il peut arriver que la première ministre se trompe, mais qu’a fait sa Cellule de communication et presse qui l’accompagnait pour demander aux confrères de TV5 de nettoyer cette partie indigeste, du moment où l’interview était préenregistrée et devait passer en différé ? Faille à punir parce que cette bourde jette de l’opprobre sur la première ministre qui donne l’apparence de ne pas connaitre la loi mère de son pays dont elle dirige pourtant le gouvernement. Pathétique !